En France, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Et, précise la HAS dans son rapport(1), 3 ou 4 femmes sur 10 présentes dans une salle d’attente seraient victimes de violences conjugales. « Ce n’est pas uniquement un sujet pour les assistantes sociales et la police, affirme le Dr Ghada Hatem, gynécologue obstétricienne et fondatrice de la Maison des femmes à Saint-Denis (93). On veut faire passer le message que ça ne prend pas beaucoup plus de temps. L’idée, ce n’est pas de soigner la patiente en une séance, mais d’ouvrir une porte. »

 

QUESTIONNER SYSTÉMATIQUEMENT

Prendre l’habitude de questionner la patiente, d’autant que le phénomène concerne « tous les âges de la vie et tous les milieux sociaux », note la Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS.

Mettre en évidence des affiches dans la salle d’attente et des brochures à disposition.

Recevoir la femme seule, même si le conjoint insiste pour y participer.

Questionner son sentiment de sécurité : « Comment vous sentez- vous à la maison ? », « Comment votre conjoint se comporte-t-il avec vous ? », « En cas de dispute, cela se passe comment ? », « Comment se passent vos rapports intimes ? », « Avez-vous déjà été victime de violences au cours de votre vie ? »… Ou de façon plus détournée : « Avez-vous vécu des choses difficiles ? »

 

SAVOIR REPÉRER

Aucune symptomatologie n’est spécifique aux violences faites aux femmes. Ce qui peut alerter, ce sont des attitudes craintives : un manque de confiance en soi, un isolement social, une explication confuse et fluctuante sur des blessures ou un refus d’être examinée… Les conséquences sur la santé (voir ci-contre) peuvent être des troubles dépressifs ou psychosomatiques, des « symptômes physiques chroniques inexpliqués », ou des « lésions traumatiques, surtout si elles sont répétées ». Autre signal d’alerte : le conjoint qui se montre « trop impliqué », « répond à la place » de la femme ou « minimise les symptômes ».

Comment vous sentez-vous à la maison ?
Comment votre conjoint se comporte-t-il avec vous ?
RETOUR HAUT DE PAGE