« La médecine du travail n’est pas assez valorisée, trop peu d’étudiants en médecine s’engagent dans cette discipline alors que le rôle de la santé au travail est fondamental », affirme le Pr Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg. Il a profité de la conférence inaugurale du Congrès national de médecine et santé au travail, ce mercredi 15 juin, pour suggérer de lancer « L’Appel de Strasbourg » afin de « réinventer le système » et aller vers « une union de tous les professionnels de santé pour porter un nouveau projet de médecine globale, ou Global health, en s’appuyant très fortement sur la médecine du travail pour tout ce qui concerne la prévention en santé ».
Son message a été entendu : la salle du Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg était pleine à craquer. En raison de la crise sanitaire, les organisateurs du CNMST avaient dû reporter l’événement à deux reprises, a rappelé le Dr Vincent Gassman, président du comité d’organisation. « Cela a été l’occasion d’enrichir notre programme déjà bien fourni de plénières consacrées au Covid-19 », précise le Dr Maria Gonzalez, présidente du comité scientifique. Une dizaine d’autres thèmes sont abordés durant les plénières, de la prévention aux risques émergents en passant par les nouvelles technologies, « avec comme fil conducteur le maintien dans l’emploi ». Vendredi 17 juin au matin, une session de synthèse permettra de revenir sur les éléments clés à retenir de l’ensemble des débats. Le ministre du Travail, d'ordinaire invité à l'événement, n'a pas pu être présent en raison de la période de réserve électorale précédant les élections législatives.
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