14 décembre 2023 : l’ARS Grand Est demande aux établissements privés et publics alsaciens d’activer le plan blanc pour faire face à la pression engendrée par les épidémies hivernales... À Nancy, dans le département voisin de Meurthe-et-Moselle, le CHRU espère ne pas en arriver là et mise notamment sur la cellule de régulation ville-hôpital pour fluidifier les passages aux urgences, en amont comme en aval, des patients de plus de 75 ans. Un dispositif imaginé à l’été 2022, dans le cadre de la « boîte à outils » construite par l’ancien ministre François Braun pour parer la crise annoncée des urgences, et qui n’a jamais cessé de fonctionner depuis. 

C’est en visio, chacun sur son lieu de travail, que se retrouvent – de 12h à 12h30 les lundis, mercredis et vendredi – les service des urgences, l’équipe mobile de gériatrie, le service de gérontologie, l’unité post-urgence polyvalente (Upup) et le service social du CHRU ainsi que l’HAD, l’hôpital Saint-Charles (un Espic de la métropole) et le dispositif d’appui à la coordination (DAC). "Ce qui est important de souligner est que ce sont les chefs de services qui participent à cette réunion, ce qui nous permet de prendre des décisions rapidement sur chaque cas, explique Eliane Abraham, directrice stratégique du DAC, à l’origine du projet, avec la directrice-adjointe du CHRU responsable des liens ville-hôpital. Chacun est capable de dire s’il a la possibilité de prendre en charge le patient et de quelle manière." 

 

Bonnes volontés des uns et des autres

Le nombre de cas examinés est autour d’une dizaine par séance et le rythme hebdomadaire des réunions est adaptée autant que besoin. D’une par semaine en septembre, la fréquence est passée actuellement à trois. "Il peut s’agir d’une personne âgée prise en charge aux urgences pour laquelle il faut trouver une réponse d’aval de proximité sur le territoire, décrit Eliane Abraham, également gériatre. Celle-ci peut se trouver soit en Upup ou dans un service hospitalier soit en ville." Dans ce cas, la CPTS peut éventuellement être sollicitée par le DAC, même si aucun de ses représentants ne participe aux réunions. "On peut s’occuper d’une personne qu’il faut ramener à son domicile mais qui n’a pas de médecin traitant ou qui a besoin de l’intervention d’un service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) ou d’un court séjour en Ehpad, illustre Sylvie Rossignon, médecin généraliste, présidente du DAC et de la CPTS du Grand Nancy. On peut aussi être appelé pour un patient à la maison pour qui l’intervention des soins non programmés permettra d’éviter un passage aux urgences inutile." La réponse est aussi parfois d’ordre social ou médico-social.  
 

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C’est là l’une des originalités du dispositif, car le DAC peut présenter en réunion le cas d’une personne âgée estimant que celle-ci est à risque de débarquer aux urgences de façon impromptue. "C’est alors généralement un patient polypathologique, ayant besoin d’un accompagnement global et dont le parcours de santé se révèle complexe, souligne la gériatre. Cela nous permet d’élaborer en amont un parcours autour de lui où chacun prend sa part. Car si l’arrivée du patient aux urgences est prévue, l’équipe mobile de gériatrie peut plus facilement s’y rendre pour l’examiner, faire les examens et l’hospitaliser ensuite dans le service si besoin."  


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Les choses ont largement été rendues possibles par un système d’information partagée comprenant une messagerie instantanée sécurisée disponible aussi sur les smartphones, mais également grâce aux bonnes volontés des uns et des autres et à un historique de collaboration pluriprofessionnelle sur le territoire. 

 

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