Le DAC, "un nouvel opérateur territorial en quête de légitimité". Hier matin, dans les locaux de Sciences Po Paris, Magali Robelet, maîtresse de conférences à l'université Lyon 2 et spécialiste en sociologie des organisations, et Marie-Aline Bloch, professeure honoraire à l'EHESP, ont présenté leurs conclusions sur le déploiement et l‘intégration des dispositifs d’appui à la coordination en Ile-de-France. Ces organisations, "créées par la fusion d’autre organisations existantes qui jouaient déjà des rôles de coordination (comme les réseaux de santé et le dispositif Maia)", visent à "apporter un appui aux situations jugées complexes par les professionnels de première ligne ou par l’entourage des patients", a rappelé Magali Robelet, chargée avec Marie-Aline Bloch et Marie-Victoire Bouquet, chercheuse au centre européen de sociologie et de science politique de la Sorbonne (CESSP-Paris), d’évaluer les DAC sur le territoire francilien. Des situations qui, bien que non définies par les textes de loi, "recouvrent des situations qui cumulent des problèmes médicaux et des problématiques sociales, économiques, familiales…" 

 

Une politique "bien engagée"

Pour évaluer les DAC les trois chercheuses ont sélectionné cinq DAC - un à Paris, deux en petite couronne et deux en grande couronne - et ont réalisé 80 entretiens. "Les résultats montrent que cette politique est bien engagée, indique Magali Robelet. En 2022, nous avons bien 1 DAC par territoire de coordination, soit 22 dispositifs en Ile-de-France. Au-delà de cette unification juridique accomplie, les DAC se sont avérés être des organisations assez réactives, notamment lors des sollicitations de l’ARS pour la vaccination et le dépistage du Covid auprès des publics précaires. Cela a permis aux équipes de se faire connaître et parfois, d’établir des relations de coopération durables. Ce sont également des organisations qui fonctionnent."  
 

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Les équipes des DAC semblent également avoir trouvé la réponse à deux préoccupations majeures les concernant. La première crainte concernait un afflux de demandes d’appui. "Cet afflux a réellement eu lieu et a pu mettre les équipes en difficulté. Une fonction de régulation des demandes s’est ainsi formée au sein des DAC. L’autre grande préoccupation relève de l’ouverture à la polyvalence. Les professionnels craignaient de ne pas être à la hauteur, en particulier en santé mentale. Dans tous les DAC que nous avons rencontrés, la réponse a été la même : il faut construire la polyvalence non pas pour chacun des coordonnateurs de parcours mais une polyvalence d’équipe avec des recrutements diversifiés." 

 

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