Exemplarité
Alors que l’Ordre des médecins a publié, avant l’été, un rapport consacré aux pratiques de soins non conventionnelles et à leurs dérives, certains comportements inacceptables peuvent donner lieu à des poursuites pénales mais aussi disciplinaires.
Article publié dans Concours pluripro, novembre 2023
Tout médecin doit s'abstenir, y compris en dehors de son exercice, de tout acte de nature à déconsidérer sa profession. Comme tout professionnel de santé, il se doit d'être exemplaire pour obtenir la confiance de ses patients, lesquels ne doivent pas douter de sa moralité et de son honnêteté. Il ne doit pas "déraper" et commettre des actes malveillants, voire délictueux, comme des manquements aux devoirs d'honnêteté, des comportements ou propos scandaleux et injurieux, des violences physiques et morales, des abus de faiblesse, des agressions sexuelles ou encore des exigences financières abusives...
En dehors de son exercice, un professionnel de santé est tout aussi condamnable s'il fait preuve d'intempérance, conduit en état d'ivresse, s'il commet un délit de fuite, des abus de confiance ou s'abstient de régler ses dettes... Des comportements inacceptables qui peuvent donner lieu à des poursuites pénales mais également disciplinaires, avec des condamnations parfois très lourdes (interdiction d'exercice, et même radiation) en lien avec le non-respect des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables, notamment à l'exercice de la médecine.
Si ces dérives sont isolées et restent assez rares, le Conseil national de l'Ordre a publié un rapport sur les pratiques de soins non conventionnelles et les dangers que peuvent comporter ces pratiques, non reconnues sur le plan scientifique et ne relevant pas de la formation initiale des médecins. Des pratiques qui peuvent se révéler dangereuses pour la santé individuelle, avec des mises en danger de patients pouvant entraîner une perte de chance et comportant des risques de dérives sectaires, avec des phénomènes d'emprise sur des personnes vulnérables. Selon ce rapport, le recours croissant à ces pratiques peut s'expliquer par une pénurie de l'offre de soins, par les effets de la crise sanitaire, le contexte sociétal ou encore une volonté de "retour à la nature".
