Article publié dans Concours pluripro, octobre 2023
Le 30 décembre 2022, les médecins de la maison médicale de garde de Chartres ont exercé leur droit de retrait face aux agressions dont ils ont été victimes. Quelques mois plus tôt, un homme était, pour sa part, condamné à cinq ans de prison pour avoir agressé un praticien de SOS Médecins au cours d'une visite, en lui tirant dessus avec un fusil à billes…
Le Conseil national de l'Ordre des médecins encourage les médecins victimes d'agression à déclarer cet acte auprès de leur conseil départemental. Un signalement qui permet à l'Ordre de connaître les problèmes d'insécurité rencontrés sur le territoire, d'en analyser les causes et surtout d'agir en lien avec les pouvoirs publics. En 2022, l'Observatoire de la sécurité des médecins, publié annuellement par le Cnom, montrait que les incidents et les violences contre les médecins avaient augmenté de 23 % en un an. Un chiffre certainement en deçà de la réalité car seulement fondé sur la déclaration des intéressés, essentiellement des victimes de violences physiques et de vols d'ordonnances ou de carte professionnelle, de reproches sur leur prise en charge, leur temps d'attente ou encore des refus de prescription ou de certificat. Trop peu de médecins vont au bout de la démarche : en 2022, sur les 1 244 déclarations, seuls 31 % des médecins ont porté plainte.