Près de 20 000 signalements de violences à l’encontre de professionnels de santé par an selon l’Observatoire National des Violences en milieu de Santé (ONVS), dont seulement 1 244 signalées au Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom). Les infirmières représentent 45 % des violences commises aux soignants. Des chiffres "sous-estimés, car les professionnels signalent peu les violences", a déploré la ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo. "La sécurité des soignants est un enjeu majeur. Il est inacceptable que ceux qui nous soignent soient agressés. Ça ne doit pas être un frein à la volonté de certains de s'engager."

"Les conséquences de ces violences sont majeures, a rappelé Aurélien Rousseau. C’est pourquoi nous avons fait de la sécurité des professionnels de santé un chantier prioritaire du ministère de la Santé et de la Prévention." En juin dernier, la mission sur la sécurité des soignants, pilotée par Nathalie Nion, cadre supérieur de santé à l’AP-HP et Jean-Christophe Masseron, président de SOS médecin, livrait son rapport à François Braun et Agnès Firmin Le Bodo. 44 propositions qui ont notamment permis d’alimenter le plan de lutte contre les violences faites aux soignants, que le gouvernement a présenté ce 29 septembre. Décliné en 42 mesures, ce plan s’articule autour de trois axes : sensibiliser le public et former les soignants ; prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels ; et déclarer les agressions et accompagner les victimes. 
Décryptage des mesures les plus déterminantes pour la médecine de ville. 

 

Axe 1 : sensibiliser le public et former les soignants

Agir en amont pour éviter les agressions est la meilleure façon de protéger les professionnels de santé. C’est l’enjeu de cet axe avec un double objectif :

- Faire du patient un acteur de la sécurité des soignants.

- Former tous les professionnels de santé à faire face aux situations de violences.

Mesure 1 : organiser une campagne nationale de sensibilisation du grand public au respect dû aux soignants avec 2 messages essentiels de respect dû aux soignants et la nécessité de signaler les violences pour ne plus les banaliser.

Mesure 4 : généraliser les "référents sécurité" des ordres et accompagner leur montée en compétences en partenariat avec les parquets et les forces de sécurité intérieure, pour garantir le maillage du territoire par des "référents sécurité" formés, qui constituent de premiers recours pour les victimes et de précieux relais pour la police et la gendarmerie nationales.

Mesure 5 : former les assistants médicaux et tous les autres personnels d’accueil à une meilleure gestion des tensions face aux patients ou par téléphone.

Mesure 6 : sensibiliser et former tous les professionnels à la gestion de l’agressivité au travers de la formation initiale, par exemple en introduisant un module dédié en 6ᵉ année de médecine, alors que les étudiants en santé sont parfois confrontés à des remarques sur leur incompétence supposée, formulées par les patients et les familles.

Mesure 7 : collaborer avec les Ordres et les CPTS pour promouvoir auprès des professionnels en exercice libéral les formations à la gestion de la violence et de l’agressivité du patient et de son entourage, dans le cadre du Développement Professionnel Continu.

Mesure 8 : conduire une campagne de formation avec un tronc commun dédiée aux agents et à leurs encadrants.

 

RETOUR HAUT DE PAGE