Article publié dans Concours pluripro, septembre 2021, p. 37

>> article rédigé par les Drs Stéphanie Kleinlogel et Marc-André Goltzene, et par le Pr Maria Gonzalez, service de pathologie professionnelle, Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en lien avec cette publication.

 

Bien que les risques oculaires en milieu de travail résultent surtout des accidents du travail, certaines expositions professionnelles sont également source de pathologies, reconnues ou non, au titre d’un tableau de maladie professionnelle. La nature des risques est variée : biologique, physique (rayonnements, travail sur écran), chimique (solvants, métaux, fumées de soudage…), et les effets peuvent être immédiats ou retardés.

Certains effets sont connus depuis très longtemps (kératite et conjonctivite irritative, allergique, dyschromatopsie, névrite optique…), et quelques-uns sont documentés par de nombreuses publications. Cet article sera donc l’occasion de faire le point sur les connaissances actuelles concernant certaines expositions, certains métiers ou activités à risque faisant l’objet d’études approfondies.

 

Accidents du travail

En 2019, 7 % des accidents du travail touchaient la tête (y compris les yeux). Bien que ces accidents soient peu fréquents, ils sont souvent graves, entraînant des séquelles invalidantes.

Il s’agit d’irritations, voire de brûlures, lors de projections de produits ou d’expositions à des gaz et fumées irritants, de projections de corps étrangers provoquant plaies et contusions. Il peut également s’agir de kératoconjonctivite lors d’une exposition intense aux rayonnements ultraviolets sans protection (travail au soleil, à la mer, à la montagne, ou rayonnements émis par le soudage). Les secteurs d’activité les plus touchés sont le bâtiment et travaux publics, la métallurgie, le travail du bois et de l’ameublement.

En nette diminution depuis les années 1990, les accidents du travail touchant les yeux restent tout de même à l’origine de nombreuses journées de travail perdues dans les statistiques de la Cnam.

 

RETOUR HAUT DE PAGE