Du président Jacques Chirac en 2004, dans l’introduction du chapitre "Soin du premier Plan cancer" où il souhaitait "mettre en place les conditions d’une coordination systématique des acteurs de soins – à l’hôpital et en ville – par la généralisation des réseaux de cancérologie et par une régulation graduée des soins" , aux propos du président Emmanuel Macron le 18 septembre 2018 dans son discours sur la transformation du système de santé – "je souhaite que nous puissions aujourd’hui, sur ces territoires pertinents, avoir une vraie coopération de l’ensemble des professionnels de santé au-delà des frontières de statut, de positionnement" –, le discours politique est le même.

L’Institut national du cancer (INCa) a déjà développé de nombreuses actions pour accompagner les établissements de santé et les professionnels de santé de ville afin de garantir à chaque patient un parcours personnalisé de soins efficace, comme le dispositif d’annonce, les réseaux régionaux et territoriaux de cancérologie , les 3C*, le DCC*, les soins de support du premier Plan cancer, les infirmières de coordination, le parcours personnalisé du patient pendant et après le cancer... Cependant, les documents sur les missions des RRC* et des 3C ainsi que l’évaluation et les modalités du déploiement des IDEC* tardent à venir.


Dr Philippe Bergerot
 

Le positionnement de la Haute Autorité de santé (HAS), avec une définition plus large du parcours de soins des patients ("le juste enchaînement et au bon moment des différentes compétences professionnelles liées directement ou indirectement aux soins"), interfère avec les modalités d’organisation ville-hôpital, avec la disparition des réseaux territoriaux de cancérologie et l’apparition des plateformes territoriales d’appui (PTA). Celles-ci visent à mettre en cohérence les dispositifs existants et proposer un guichet unique au carrefour des secteurs sanitaire, social et médico-social.

Cette évolution de la prise en charge va-t-elle répondre à la spécificité de la maladie cancéreuse qui se chronicise et dont les modalités de prise en charge changent avec les thérapies orales et une réduction du temps en hospitalisation ? Si l’un des enjeux de la loi de modernisation du système de santé est de se recentrer sur des soins de proximité à partir du médecin généraliste, le parcours de soins d’un patient reste pluridisciplinaire, d’où la nécessité de donner les moyens aux acteurs de la santé de travailler plus étroitement ensemble, sans doute aidés par les nouvelles technologies.

Ainsi l’objectif vertueux de la coordination ville-hôpital, pour une prise en charge équitable et efficiente du malade, par les bons professionnels de santé de ville comme de l’hospitalisation, au bon moment, au bon endroit et au meilleur coût sera peut-être enfin atteint.

3 C : centres de coordination en cancérologie  DCC : dossier communicant de cancérologie ; RRC : réseaux régionaux de cancérologie ; IDEC : infirmiers de coordination en cancérologie

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