En consacrant une réunion thématique sur le thème de la prévention hier, mercredi 10 janvier, la Cnam a ouvertement affiché son intention de renforcer le rôle du médecin traitant afin d’améliorer la prévention et inciter à un maximum de dépistage. Thomas Fatôme, son directeur général, avait d'ailleurs évoqué, lors de l’ouverture des négociations conventionnelles le 15 novembre dernier, une "éventuelle refonte de la Rosp" afin de la transformer en forfait de prévention jugé "plus lisible et plus clair".

Ainsi, pour encourager les médecins généralistes, l’Assurance maladie compte transformer la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), souvent source de nombreuses critiques. "Il est clair qu'aujourd'hui, plus personne ne veut de la Rosp actuelle", lance Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, contacté par Concours pluripro au lendemain de cette réunion thématique.

Début 2023, la Cnam avait déjà fait part de certaines limites de cette "prime" : un nombre trop élevé d’indicateurs, des indicateurs d’efficience sans lien avec la Rosp qui n’évoluent pas assez dans le temps, et surtout, des difficultés à appréhender les modalités de calcul.

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"Au sortir de cette réunion, nous ne sommes pas tellement plus avancés. Certains ont déclaré être opposés à la Rosp et d'autres, à la Rosp mais sous sa forme actuelle, précise Luc Duquesnel. La grosse surprise a été de voir la Cnam afficher que la prévention passait par la Rosp. La prévention, c'est autre chose que la Rosp tout de même." En effet, dans le document mis en ligne sur son site le 9 janvier, la Cnam indiquait plusieurs propositions afin d'orienter les discussions et les échanges. Ces pistes, qui se basent notamment sur les propositions déjà évoquées lors des précédentes négociations (qui n’avaient pas été concluantes), proposent notamment de réduire à 15 (contre 29 actuellement) le nombre d’indicateurs pour le médecin traitant de l'adulte, et à 6 (contre 10 aujourd'hui) celui de l'enfant. "L'objectif de la Cnam était de savoir ce qu'il fallait garder et de quelle façon il fallait le rémunérer, c'est-à-dire, en se basant comme aujourd'hui sur la patientèle ou sur les indicateurs par patients."

 

La prévention, c'est autre chose que la Rosp tout de même

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