"Sauver les hôpitaux passe nécessairement par la transformation des soins de ville libéraux." L’idée a été maintes fois reprise lors de la journée de rentrée des Libéraux de santé, ce mardi. Et pour Sébastien Guérard, président de l’intersyndicale [un nouveau bureau a été élu ce 12 septembre et c’est Philippe Besset (FSPF) qui a été élu à la présidence, NDLR], une "évidence doit s’imposer à nous : nous devons faire du domicile de nos patients le premier hôpital de France". Cette transformation, dont l’intersyndicale appelait de ses vœux lors de sa proposition de loi en février 2022, afin d’"imposer les enjeux des soins de ville dans le débat de l’élection présidentielle", inclut ainsi la "nécessité d’un changement de cap sur le plan organisationnel, économique et conventionnel" pour les soins de ville. Car "pour la première fois depuis les ordonnances de 1945, l’accès aux soins a reculé dans notre pays", a détaillé le masseur-kiné, également président de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR).

"Repenser le pacte conventionnel pour garantir le pacte social de l’accès aux soins". Les Libéraux de santé en ont fait la thématique de leur "journée d’échanges et de dialogue", pendant laquelle le ministre de la Santé a insisté sur le fait que les "lignes doivent absolument bouger" car "sauver l’hôpital, ça se jouera à domicile ou pour certains, au cabinet". Et si "les défis sont nombreux", Aurélien Rousseau en est convaincu : "Le système conventionnel, en bougeant s’il doit bouger, est capable d’absorber les difficultés qui sont devant nous pour quelques années encore". Mais ce système conventionnel ne se résume pas "simplement" à "consulter et concerter et négocier" car "négocier, c’est faire chacun un pas. Et c’est la meilleure façon d’embarquer collectivement".

Rappelant les huit derniers avenants signés depuis début 2023 – des kinés, pédicures-podologues, infirmières, chirurgiens-dentistes, orthophonistes, sages-femmes, orthoptistes, laboratoires de biologie médicale – Aurélien Rousseau a insisté sur le fait que "ça ne veut pas dire que tout est clos sur ces sujets » car "la dynamique conventionnelle est là, y compris dans une forme de maturité", citant par exemple l’échec des négos des masseurs-kinés, puis la reprise des discussions "dans la même année". Il faut également, a-t-il poursuivi, "défendre l’idée que ces accords sont bien plus que des accords tarifaires – même si le sujet est légitime et central – mais ils sont aussi là pour faire bouger les lignes".
 

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À la suite de l’échec de la dernière négociation médicale, le ministre de la Santé a rappelé son souhait de "réengager le plus rapidement possible des discussions avec évidemment un chemin pour s’en sortir". Mais il faut d’abord "tirer le bilan collectif de ce qui a marché ou moins bien marché dans l’exercice précédent", a-t-il précisé, rassurant les médecins sur le fait que le règlement arbitral – et notamment la hausse de 1,50 euro du tarif de la consultation qui entrera en vigueur le 1er novembre prochain – n'est qu’une étape : "La dynamique de discussions doit avoir pris suffisamment d’ampleur au 1er novembre pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté chez les médecins sur le fait que [le passage aux 26,50 euros] n’est qu’un passage et pas un point d’arrivée…"

S’il s’agit là d’"une convention difficile", a reconnu le ministre, notamment dans un contexte difficile de vieillissement de la population, d’explosion des pathologies chroniques, de démographie médicale en berne, il propose de "simplifie[r] les objectifs qu’on poursuit du côté de l’autorité politique", afin d’être "les plus lisibles possibles".

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