On ne répondra pas aux enjeux des difficultés de prise en charge et d’accès aux soins de tous les Français, si on ne s’y met pas à plusieurs”, a lancé Franck Devulder, président de la CSMF, lors de la conférence de presse des Libéraux de santé* qui s’est tenue ce matin à Paris. Si les médecins sont les chefs d’orchestre du parcours de santé – “et pas le chef d’orchestre des autres professionnels de santé !” –, tous les professionnels de santé réglementés doivent être également reconnus, prône l’intersyndicale, car tous sont indispensables à la prise en charge des patients.

C’est en ce sens qu’elle propose de supprimer le terme “auxiliaires médicaux” pour le remplacer, dans l’usage et la réglementation, par celui de “professions médicales à compétence définie”. L’idée étant de valoriser “les compétences spécifiques” à chaque métier.

Faciliter l'accès aux soins

Autre souhait de l’intersyndicale : bâtir un cadre de concertation interprofessionnel qui permettrait “de s’assurer que les contraintes des professionnels de santé sont bien prises en considération dans les évolutions du socle conventionnel et réglementaire national de chaque profession”, explique-t-elle. L’objectif étant “d’abroger les négociations en silos”, explique Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI).

Une concertation entre représentants de toutes les professions doit également être mise en place, estime les Libéraux de santé, en fonction des besoins. “Il ne s’agit pas d’avoir une négociation permanente” mais plutôt d’ouvrir des espaces interprofessionnels de discussion conventionnelle par thématique.


Source : Les Libéraux de santé

Pour “faciliter l’accès au parcours de soins du patient, rendre plus rapide son orientation”, et “multiplier les portes d’entrée” dans le système de santé, l’intersyndicale souhaite que les évolutions des compétences (du fait de la réingénierie des diplômes et la formation) se traduise véritablement dans les actes. Ce qui suppose, entre autres, de modifier le cadre réglementaire pour permettre l’accès direct à certaines professions – avec un compte-rendu systématique au médecin traitant. “On n’a pas établi de liste particulière”, fait savoir Franck Devulder, même s’il y a des pistes de réflexion : traumatologie légère pour les kinés, plaies et sutures pour les infirmières libérales ou encore, dispensation protocolisée pour les pharmaciens.

Question rémunération, si les LDS sont “très attachés à la tarification à l’acte. On n’est pas non plus opposés au forfait, assure Sébastien Guérard. Qu’on réfléchisse à un forfait sur ce sujet me semble intellectuellement satisfaisant”.

Pour l’intersyndicale, une modification du cadre réglementaire est également nécessaire pour assurer le remboursement des actes effectués dans ce cadre, et élargir le droit de prescription (pansements, lits médicalisés, etc.)

Il est aussi nécessaire de définir des modalités de prise en charge pluridisciplinaire qui garantissent une pleine utilisation des expertises de chaque professionnel et de fait, une prise en charge optimale. L’idée est de commencer par le diabète, l’insuffisance rénale chronique (IRC) et la perte d’autonomie, en s’appuyant sur l’équipe de soins autour du patient, précise Les Libéraux de santé. Ce qui supposerait des consultations dédiées et des rôles optimaux définis pour chaque intervenant, et la mise en place d’un document unique qui formaliserait le parcours et les modalités de prise en charge.

 

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