L’accès aux soins des orthophonistes en Ile-de-France est en tension. Alors que la densité moyenne nationale est de 35 orthophonistes pour 100 000 habitants, la Région peine à atteindre les 24.5 professionnels, avec des disparités fortes entre les départements – la Seine-Saint-Denis étant à 13 orthophonistes pour 100 000 habitants. "Depuis dix ans, nous avons perdu 10 % des professionnels en Ile-de-France, alerte Anne-Sophie Hadeler, présidente de l’URPS Orthophonistes Ile-de-France. Ils quittent la région alors que la démographie augmente de 2 à 3 % dans le reste de la France." Car les orthophonistes franciliens vivent la double peine des loyers professionnels et personnels élevés, face à une lettre clef non revalorisée depuis 2012. "Comme ils sont nombreux à quitter l’Ile-de-France, la charge de travail repose nécessairement sur un nombre de plus en plus faible d’orthophonistes… ce qui est générateur d’épuisement et donc d’arrêt", ajoute-t-elle.

Pour contrer la tendance, l’association nationale Plateforme prévention soins orthophonie (PPSO), créée en 2018 et portée par l’ensemble des URPS Orthophonistes de France, la Fédération nationale des orthophonistes (FNO) et les associations de prévention proposent une solution aux usagers et aux professionnels de santé, en régulant les demandes de soins et en permettant les meilleures orientations. "Les problématiques d’orientation sont majeures, pointe Anne-Sophie Hadeler. Les médecins, débordés, prescrivent parfois un bilan orthophonique à des personnes ne relevant pas nécessairement de notre domaine d’intervention. Pour autant, les patients attendent un rendez-vous pendant plusieurs mois." Tout le monde est perdant. 

Deux options, trois étages

Pour réguler et fluidifier les demandes de rendez-vous, l’URPS Orthophonistes et la PPSO ont réfléchi à plusieurs niveaux d’orientation :

Première option : le patient détient une ordonnance et il a besoin d’un rendez-vous chez un orthophoniste. Il peut alors s’inscrire sur la Liste d’attente commune territoriale (LAC), opérationnelle depuis janvier 2023 via le site internet Inzee.care. Un dispositif gratuit pour les patients comme pour les orthophonistes [tous référencés par défaut mais devant valider l’inscription, NDLR], car financé par l’URPS
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Deuxième option : le patient s’interroge sur la nécessité de consulter un orthophoniste. Il peut alors bénéficier d’un dispositif à trois étages porté par la PPSO.

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