Dans la lutte contre les déserts médicaux, la proposition de loi de la députée Renaissance Stéphanie Rist vise notamment à élargir les missions des infirmières en pratique avancée (IPA) qui seraient désormais autorisées à faire certaines prescriptions de soins et médicaments. Ainsi, les patients pourraient s'y rendre sans passer par la case  médecin, mais toujours dans le cadre d'un "exercice coordonné" avec ce dernier.
 

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La proposition de loi permet également un "accès direct" aux kinésithérapeutes et orthophonistes "dans les seules structures d’exercice coordonné les plus intégrées, partageant une patientèle commune : maisons de santé, centres de santé et équipes de soins primaires et spécialisés", précise le Sénat.

"L'objectif n'est en aucun cas de mettre de côté le médecin généraliste", a assuré Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé. Il s'agit pour le gouvernement "de libérer du temps médical et de faciliter l'accès à la santé".

"Ne nous berçons pas de chimères, ce texte oppose à un problème structurel des réponses parcellaires et ne permettra pas de résoudre les graves difficultés auxquelles certains de nos concitoyens sont confrontés", a mis en garde de son côté la rapporteure Corinne Imbert (LR).

Les sénateurs ont donné leur feu vert à ces dispositions, mais en les encadrant, de sorte à "garantir la sécurité des soins" et "conserver le rôle central du médecin dans la coordination et le suivi des patients".

En outre, ils ont introduit un nouvel article ouvrant la voie à une indemnisation des rendez-vous non-honorés chez les professionnels de santé, et à une pénalisation financière des patients indélicats.
 

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Cette initiative a fait débat, notamment sur la responsabilité des plateformes de rendez-vous. Le ministre de la Santé François Braun l'a jugée "prématurée", tandis que la gauche a estimé qu'elle risquait de précariser davantage les patients les plus fragiles. Pour Corinne Imbert, "il ne s'agit pas de stigmatiser", mais "au moins de mettre sur la table" le problème.

Avec l'assentiment du ministre, le Sénat a supprimé la possibilité pour le kinésithérapeute de prescrire une activité physique adaptée (APA).

La gauche s'est abstenue sur l'ensemble de la proposition de loi, Bernard Jomier (PS) reprochant au gouvernement de "cristalliser des oppositions entre professions de santé là où il faut plus de coopération".

[Avec AFP]
 

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