Formaliser, par la signature d'une convention de partenariat, un lien "qui se veut souvent oral" et qui passe souvent par des "échanges" sur la question de l'accessibilité aux soins et des "convergences" sur l'approche au handicap. Le 9 octobre dernier, lors de ses 6e Journées nationales, la FCPTS et APF France handicap ont signé un partenariat "dans un souci commun d’amélioration de l’accès aux soins des personnes en situation de handicap". L'idée, assure David Guillet, président de la FCPTS, est à la fois de "montrer qu'on n'est pas seulement dans les paroles mais aussi dans les actes", et "d'impulser un message" auprès des adhérents de la fédération nationale sur le sujet du handicap.


crédit : K.R.


Après avoir signé la charte Romain Jacob l'an dernier, la FCPTS entend intensifier son engagement sur ces enjeux du handicap et de la santé "dans toute sa transversalité", ajoute David Guillet : "Cette thématique ne laisse plus indifférent. Elle interroge les enjeux de l'accompagnement et de l'accès aux soins. Sur tout le territoire des Pays de la Loire, par exemple, il n'y a aucun mammographe assis. Une personne en situation de handicap qui ne peut pas avoir de posture debout ne peut donc pas avoir de mammographie… Aujourd'hui, on parle beaucoup de prévention mais les chiffres sont là : une personne en situation de handicap a un diagnostic retardé de 24 à 30 mois par rapport à une personne valide." Ce que confirme Hélène Vallantin-Dulac, vice-présidente de APF France handicap et cosignataire de la convention : "L'accès aux soins est difficile, notamment pour les soins gynécologiques. Et en raison de diagnostics retardés, on observe un risque de cancer du sein plus élevé chez les personnes en situation de handicap qu'en population générale."
 


L'association a lancé en juillet 2022, en lien avec le ministère de la Santé, un annuaire des lieux de soins accessibles pour les patients en situation de handicap, situation d’obésité, ou en perte d’autonomie. Objectif : les aider à trouver un professionnel de santé qui saura les accueillir en fonction de leurs besoins. Car deux-tiers des personnes en situation de handicap rencontrent des difficultés pour accéder à des soins, et 52 % des personnes en béquilles et en fauteuil roulant ont du mal à se rendre dans les cabinets spécialisés, relevaient deux enquêtes (réalisées en 2020 et 2022) conduites conjointement par APF France handicap et l’institut de sondages Ifop. Parlez-vous la langue des signes ? Votre matériel permet-il d’accueillir un public obèse ? Avez-vous mis en place des rampes d’accès ? Êtes-vous formé à la prise en charge des personnes autistes ? Avez-vous des produits ou prestations dédiés aux personnes sourdes ou malentendantes ? Autant de questions auxquelles doit répondre le professionnel – dix minutes suffisent, assure APF France handicap – afin d'"éviter une demande de rendez-vous de la part d’un patient qui ne pourrait finalement pas être soigné et de pouvoir l’orienter vers le confrère adéquat".


"Aujourd'hui, le sujet du handicap reste peu abordé, poursuit la représentante de l'association. Dans les études de médecine par exemple, peu d'heures y sont consacrées et c'est une vraie difficulté car on a des professionnels qui seraient prompts à accueillir des personnes en situation de handicap mais qui ne savent pas comment faire pour accompagner la personne au quotidien. Ils ont besoin d'informations et d'outils mais aussi d'être rémunérés, notamment en cas d'allongement des temps de consultation, ou même de consultations blanches… Il faut lever les freins et les appréhensions. Comment ? En partant de l'expertise d'usage de la personne en situation de handicap, par exemple, ou des délégués bénévoles de l'association qui interviennent au niveau de chaque territoire pour sensibiliser au handicap."

Ce partenariat "s'inscrit dans une vraie continuité", assure David Guillet, dont la fédération nationale compte diffuser auprès de tous ses adhérents, cet annuaire d'accessibilité des cabinets médicaux et paramédicaux.

NOTE
*
La charte Romain Jacob compte 12 recommandations pour un meilleur accès aux soins des personnes vivant avec un handicap

 

Focus

Guichet CPTS : un autre partenariat, une autre histoire

Lors de ses 6e Journées nationales, une convention de partenariat a également été signée entre la FCPTS et le Guichet CPTS. Un partenariat qui "repose sur des axes majeurs visant à renforcer les CPTS d'Occitanie et les professionnels qui y sont engagés, précise Arthur Contenssou, son coordinateur régional, cosignature de la convention. Parmi ces axes : la création et le partage d'outils "pour soutenir les professionnels investis dans les CPTS", la formation et la professionnalisation des dirigeants et coordinateurs de CPTS, ou encore, le soutien à l'évaluation des actions pour contribuer à améliorer les pratiques sur le terrain.

 

RETOUR HAUT DE PAGE