Politique de santé
Loin de s'opposer aux MSP, les représentants des centres de santé regrettent de devoir "toujours" se battre pour obtenir les mêmes aides que les libéraux. Impliqués dans des expérimentations innovantes, plusieurs soignants affichent "une volonté de disruption du modèle d'organisation standard".
Dossier publié dans Concours pluripro, septembre 2023
En 2022, 3 144 centres de santé (CDS) médicaux, polyvalents, dentaires et infirmiers étaient répartis sur le territoire, d'après les données de l'Observatoire des centres de santé. Et les chiffres par activité montrent une augmentation significative des centres médicaux et polyvalents : ils étaient 1 119 fin 2022, dont 162 nouvelles structures créées cette année-là. C'est la plus forte croissance par rapport aux deux autres catégories que représentent les CDS dentaires et infirmiers.
Nés au début du XXe siècle en réponse à l'absence d'offre de soins libérale sur certains territoires, les CDS, bien qu'hétérogènes, disposent d'une forte identité commune, la plupart étant pionniers d'une médecine attentive aux personnes éloignées des soins. Parmi les valeurs communes : l'application du tiers payant généralisé, le respect des tarifs opposables, le non-refus des patients ou encore la prévention contre le renoncement aux soins. Les CDS adoptent également une approche globale de la santé autour du soin certes, mais aussi de la prévention, de l'éducation pour la santé et de l'orientation sociale. Nombre d'entre eux participent à des missions de réduction des inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins par la présence de médiateurs en santé, d'assistantes sociales ou d'assistants médicaux. D'un point de vue administratif, ils sont organisés autour du salariat des professionnels de santé avec, en parallèle, la présence de personnels administratifs, permettant aux soignants de se concentrer sur leur rôle médical et paramédical : deux facteurs d'attractivité pour les plus jeunes générations.
