Article publié dans Concours pluripro, juin 2021

Souvent présenté comme un chef d’orchestre, le coordinateur d’équipe au sein d’une MSP doit permettre à l’ensemble des professionnels de l’équipe de travailler ensemble de façon équilibrée et organisée, afin de mettre en oeuvre le projet de santé défini par la MSP. Si les missions peuvent varier d’un coordinateur à l’autre, en fonction des besoins de la structure, elles s’articulent autour de la gestion administrative, de l’animation de la coordination et des relations avec les partenaires extérieurs.

La gestion administrative comprendra notamment la comptabilité de la structure, la gestion du personnel, des stocks, des déchets médicaux… L’animation de la coordination portera sur la préparation des réunions, le suivi des actions de santé publique (ciblage des patients, projet de prévention, collecte d’informations…) et le pilotage de groupes de travail sur des thématiques du projet de santé élaboré par l’équipe. Les missions de communication interne seront constituées par exemple par l’organisation de réunions de concertation pluriprofessionnelles ou l’accueil de nouveaux arrivants. La communication externe se construira à destination des acteurs sanitaires, médico-sociaux et sociaux du territoire, des ARS, de l’éditeur du système d’information mis en place au sein de la structure. Les patients seront également impliqués, au travers d’envois de messages préventifs ou la réalisation d’enquêtes de satisfaction.

Une formation indispensable

Si certaines solutions technologiques ou informatiques peuvent être mises en place, elles ne remplaceront pas la présence d’un coordinateur disponible et organisé dont les compétences, au regard de ces missions, seront nombreuses et devront justifier une formation adaptée.

Des sociétés spécialisées proposent également des services de coordination sur mesure, en particulier si une MSP ne dispose pas des compétences, des moyens ou de l’envie, au sein de son équipe, pour assurer l’ensemble de ces missions, et si ses professionnels de santé préfèrent se concentrer pleinement sur leur exercice et sur leurs activités médicales et paramédicales.

L’accord conventionnel interprofessionnel (ACI), signé pour une durée de cinq ans entre la MSP, la CPAM et l’ARS, valorise financièrement le travail coordonné réalisé au sein d’une équipe pluriprofessionnelle. Le montant versé dépend du nombre et du type d’engagements que la MSP va respecter. Selon la Cnam, 72 % des MSP avaient signé l’ACI, en janvier 2021, et chaque MSP aurait perçu, en moyenne, un forfait de 61 000 euros en 2019, en contrepartie de l’atteinte de certains objectifs liés à l’accès aux soins, au travail en équipe ou encore à l’utilisation d’un système d’information partagé.

Cette somme permet aussi aux équipes de soins primaires de financer la fonction de coordinateur. Différents statuts peuvent alors être envisagés : un professionnel de santé issu de l’équipe, un salarié de la MSP ou d’un groupement d’employeurs. La structure peut aussi avoir recours à un coordinateur indépendant rémunéré par la MSP sous forme de prestations de services, avec une présence variable au sein de la MSP d’un à trois jours par semaine en moyenne selon les besoins, l’importance et les ressources financières de la structure. Si la fonction de coordinateur est remplie par l’un des professionnels de santé, elle peut être exercée à tour de rôle pour assurer une certaine équité, ou faire l’objet d’une rémunération spécifique sur une base horaire, que le praticien déclarera en honoraires. "Il faut continuer à professionnaliser cette mission : le temps de coordination doit être un temps dédié spécifique, valorisé et reconnu par l’équipe et par les institutionnels", estime le Dr Pascal Gendry, médecin généraliste à Renazé (Mayenne).

Dernière précision : si le coordinateur a le statut de salarié, la structure qui l’emploie sera responsable de ses actes, sauf en cas de faute lourde, notamment si l’intéressé agit hors des fonctions définies par sa fiche de poste. Un salarié peut également voir sa responsabilité pénale engagée en cas de vol ou de violation du secret professionnel, par exemple. Si le coordinateur est l’un des professionnels de santé de la structure, il faudra vérifier auprès de l’assureur l’étendue de la couverture.

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