Assurer la coordination entre deux secteurs de soins. Tel est l’objectif d’Entr’actes, plateforme créée sous l’impulsion de SOS Médecins 91 et d’Espace Vie* qui fait converser les professionnels de santé de l’hôpital et en ville. "Il s’agit d’une plateforme de coordination de soins ambulatoires, explique le Dr Philippe Paranque, responsable de SOS Médecins 91 et à l’origine de cet outil. Déjà 1 000 professionnels de santé se sont inscrits en Essonne."

En avril 2017, la clinique du Mousseau (RGDS) a été le premier établissement à signer une convention avec Entr’actes. Une expérimentation qui a démarré dans le service maternité, indique son directeur général, Hubert Locqueville, car "un couple cherche des conseils suite à l’arrivée de son nouveau-né. Comme une femme a besoin de soins après son accouchement". D’où l’importance d’être accompagné par une sage-femme dès la sortie de l’hôpital. Jusque-là, la clinique fonctionnait avec le programme Prado. Si les mères n’étaient pas prises en charge par une sage-femme à domicile, l’Assurance maladie leur en trouvait une. Souhaitant travailler de manière plus collaborative avec la ville, la clinique décide d’expérimenter le dispositif Entr’actes pendant six mois, de janvier à juin 2018.
 

Délai moyen : 5 minutes 

Comment fonctionne cette plateforme ? Le service hospitalier envoie en un clic, via la plateforme en ligne Entr’actes, une requête aux professionnels de ville situés à proximité du domicile du patient. Réponse en moyenne dans les cinq minutes… "Avant, nous étions centrés sur le suivi du patient dans nos murs. À la fin du séjour du patient, on lui donnait des conseils, une liste de courses (les ordonnances) et on considérait que le travail était terminé", note Hubert Locqueville. Mais une fois dehors, les patients se retrouvaient sans accompagnement, avec des délais de rendez-vous parfois longs et entourés de professionnels peu ou pas informés de ce qui s’était passé à l’hôpital. "Dès la sortie du patient, l’équipe peut donc solliciter, via Entr’actes, un professionnel à proximité de son domicile pour un soin complémentaire, explique le directeur. C’est transparent pour le patient et très pratique pour le professionnel libéral."

À la fin de l’expérimentation de six mois, l’Assurance maladie et les équipes de la clinique se penchent sur les chiffres. En 2017, après avoir accepté d’être suivies par une sage-femme dans le cadre du service Prado, 112 femmes, soit 20 % des mères, ont décliné le rendez-vous une fois à domicile. "Avec l’application Entr’actes, 97 % des mères ont eu un suivi en post-partum. Seules 18 mères ont refusé d’être suivies", précise le directeur. Un succès tel que le service Prado a été écarté du circuit, pour être redéployé dans d’autres secteurs de l’hôpital en besoin, comme la médecine ou la chirurgie. La maternité sert aujourd’hui de référence pour convaincre les autres services d’adopter cet outil. Une coordinatrice référente a d’ailleurs été recrutée pour promouvoir son utilisation.

Depuis, quatre cliniques du groupe Ramsay Générale de santé de l’Essonne ont contractualisé avec Entr’actes. "Un tiers du flux vient des établissements, souligne Philippe Paranque. Et la clinique du Mousseau sert de modèle pour présenter ce que permet l’application."

* Une association de l’Essonne regroupant des professionnels de ville : infirmières, sages-femmes, kinésithérapeutes et pharmaciens

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