"Docteur, est-ce que c'est grave si je conduis ?" En 2022, lors du 15e Congrès de la médecine générale, la Sécurité routière présentait cette nouvelle campagne sur l'aptitude médicale à la conduite qui s'est ajoutée à la liste des slogans régulièrement mis en avant, notamment pendant les fêtes de fin d'année car "Celui conduit, c'est celui qui ne boit pas". De quoi interroger, notamment pendant la période des fêtes de fin d'année, sur l'aptitude médicale à la conduite pour ces millions de Français concernés par des problèmes de vue ou d'ouïe, de pathologies neurologiques ou cardiovasculaires, de diabète, etc. Un sujet complexe, assure L'Indépendant, car c’est au patient ou à l'un de ses parents ou proches, de signaler tout doute…
"La conduite est un sujet tabou, c’est considéré comme un droit inaliénable, assure au journal local Jean-Baptiste Tostain, médecin généraliste narbonnais. Mais chaque année, l’accidentologie en rapport avec des pathologies ou des prises de médicaments se renforce." Si les médecins généralistes "ont bien reçu" la campagne diffusée par le ministère de l’Intérieur, les flyers, "on les regarde vite fait et on les jette", poursuit le chef de clinique des universités à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes. "Ce qui est certain, c’est qu’il y a une méconnaissance sur le mode de déclaration d’inaptitude." D'où le choix fait par la CPTS du Grand Narbonne – qui recouvre 49 communes et 135,981 habitants, selon son site – de se pencher sur la question. D'autant que dans son baromètre mensuel de la Sécurité routière de novembre 2024, la préfecture de l’Aude recensait à fin novembre, 39 morts sur les routes, contre 29 en 2023… Et depuis début 2024, "huit usagers de 75 ans et plus" ont trouvé la mort sur les routes audoises "contre 4 en 2023 et en 2022".