Article publié dans Concours pluripro, avril 2024
 

L’association naît, en 2001, de la rencontre d’un patient et d’un médecin. Et si les statuts d’Argos 2001 ont bien été déposés par des patients et des proches, c’est bien l’idée de collaboration entre soignants et patients qui est mise en avant. "Et c’est quelque chose qui est dans l’air du temps", confirme Dominique Guillot, son président. Car si l’association s’adresse aux patients, "les médecins et les soignants font aussi appel à nous pour notre savoir expérientiel et envoient leurs patients vers l’association".


Il y aurait, en France, environ 1 million et demi de personnes touchées par les troubles bipolaires, estime l’association. En prenant en compte l’entourage des malades, on atteindrait les 7 à 10 millions de personnes concernées. "C’est une part non négligeable de la population", relève Blandine Boussard, patiente et bénévole au sein de l’association. Si cette pathologie touche autant de personnes, elle n’en est pour autant pas bien connue, et encore moins comprise.

 


"Le diagnostic n’est pas simple, explique Dominique Guillot. Les symptômes sont assez proches, par exemple, des troubles schizophréniques affectifs ou du trouble borderline." Il y a deux grands types de troubles bipolaires : le "type 1", comptant des phases maniaques suivies de dépression, et le "type 2", présentant des phases hypomaniaques suivies de dépression. "Il est très difficile, surtout dans le type 2 de savoir si c’est bien une dépression bipolaire ou pas", précise Blandine Boussard. Mais les choses ont récemment évolué. En effet, depuis le 1er avril, un nouveau test sanguin permettrait de différencier dépression et troubles bipolaires, et d’établir un diagnostic en quatre semaines... contre 8 à 10 ans actuellement. En revanche, comme le test n’a pas été agréé par la Haute Autorité de santé, il ne sera pas remboursé. Coût actuel : 899 euros, précise France Info. En parallèle, les patients peuvent se tourner vers des centres pour se faire diagnostiquer.
 

Des centres experts

Argos 2001 est partenaire des centres experts de la Fondation FondaMental depuis 2007 : il en existe 16 en France, "et un 17e devrait ouvrir prochainement", ajoute Dominique Guillot. En 2018, la psychiatrie se hissait à la deuxième place des dépenses d’Assurance maladie, pour un montant total de 23,4 milliards d’euros [chiffres de "Data pathologies"]. "Si on peut agir en amont, en dépistant mieux au niveau des familles, ça sera des coûts moindres pour la Sécurité sociale, d’où l’intérêt de développer ces centres." Les patients s’y rendent sur adressage de leur médecin généraliste ou de leur médecin psychiatre. Pendant deux jours, les professionnels du centre confirment ou infirment le diagnostic. "Tout ça s’inscrit dans le cadre de la prévention. Ça permet aussi d’éviter si possible des rechutes et d’adapter les traitements au besoin." Malheureusement, la fondation rencontre des problèmes de financement. "Le risque, c’est que ces centres ne puissent plus fonctionner, alors qu’ils jouent un rôle très important dans la confirmation et le dépistage des troubles bipolaires."
 

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