30% des Français adaptent eux-mêmes leurs médicaments : l'ANSM lance une campagne sur les bons usages

Une étude, menée en 2021 pour l'ANSM par l'institut Viavoice, a dévoilé les chiffres des (mauvaises) habitudes des Français, en matière de consommation des médicaments. "Nous sommes les plus gros consommateurs de médicaments en Europe", a souligné Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM. En effet, 3 Français sur 10 (soit plus de 20 millions) adapteraient par eux-mêmes, la dose ou la durée des médicaments qui leur ont été prescrits ; 1 Français sur 5 prendrait des doses plus fortes ou plusieurs médicaments en même temps, pour soulager plus vite les symptômes ; presque 1 Français sur 2 donnerait un médicament à un proche car il a des symptômes similaires, et 1 sur 10 le fait "systématiquement" ou "souvent". Enfin, 34 % estimeraient que prendre un médicament périmé n’est pas risqué pour la santé. Pour Christelle Ratignier-Carbonneil, il s'agit là d'un "enjeu de santé publique majeur".

L’ANSM rappelle qu’une "mauvaise utilisation des médicaments peut être délétère", et cite l’exemple du surdosage du paracétamol qui peut entraîner des lésions graves du foie, susceptibles de nécessiter des greffes. "Des médicaments prescrits ou conseillés pour une personne peuvent se révéler inutiles ou dangereux pour une autre. Ne pas respecter une dose ou une durée de traitement peut aussi le rendre inefficace, voire dangereux."

Pour Christelle Ratignier-Carbonneil, les réseaux sociaux jouent d’ailleurs, un rôle amplificateur dans ce mésusage.

💊 Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère

Nous lançons aujourd’hui notre campagne d’information et de sensibilisation pour favoriser le #BonUsage des #médicaments

👉 Pour en savoir plus : https://t.co/hxV2eDteIw #MedicamentsEtMoi pic.twitter.com/NEnhv0W18N
— ANSM (@ansm) June 7, 2023

Focus

Mais quels sont les risques ?

"Il y a toujours une notion de bénéfice-risque, un médicament n'est jamais anodin", précise Carine Wolf-Thal, présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'ibuprofène ou l'aspirine, qui figurent parmi les traitements les plus utilisés en automédication, sont par exemple interdits chez la femme enceinte. Après le 5^e mois de grossesse, une seule prise peut entraîner le décès du futur bébé. De plus, une fois périmés ou lorsqu’ils sont mal conservés, les médicaments peuvent aussi perdre en efficacité ou être contaminés par des bactéries.

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