Leur idée : proposer un forfait mensuel à 11,90 euros, donnant accès à des téléconsultations dès que nécessaire : "jour, nuit, week-ends et jours fériés". "Vous ne parvenez pas à obtenir un RDV avec un médecin ? Vous avez besoin d’une réponse à une question de santé ou d’un avis médical ? Téléconsultez facilement un médecin 24h/24 et 7j/7", écrit Ramsay Santé sur son site internet. Un forfait par ailleurs non remboursé par la Sécurité sociale, au contraire des prescriptions qui le sont, au même titre qu'une consultation normale. Déclenchant l'ire de nombreux acteurs de la santé à son lancement en juin dernier, cette offre a été accusée de contribuer à créer une médecine à deux vitesses, et de prélever au bénéfice de ses abonnés du temps disponible de médecins, alors que ceux-ci ne peuvent déjà pas répondre à toute la demande de soins.
 


Les députés de la commission des Affaires sociales ont affiché ce mercredi leur hostilité à ce genre de forfaits "téléconsultation", appelant à rester "vigilants" face au risque d'ubérisation de la médecine : "Nous ne souhaitons pas le développement de ce type d'offre, et j'appelle à ce qu'elle cesse", a déclaré Pierre Dharréville député PCF des Bouches-du-Rhône, co-rapporteur avec la députée et rhumatologue Stéphanie Rist, d'une "mission flash" sur l'offre Ramsay. "Si cette offre devait perdurer, il faudrait rapidement regarder ce que nous devons faire en la matière", a-t-il ajouté. Leur rapport, qui a été soutenu par tous les députés présents lors de sa présentation, relève de toute façon que l'offre de Ramsay a été "un flop commercial", avec seulement 47 abonnements actifs au 29 juin 2023.

Le rapport distingue toutefois cette offre de la téléconsultation en général. "On ne peut pas dire que la téléconsultation n'a pas d'intérêt", a estimé Stéphanie Rist. La rapporteure générale de la commission des Affaires sociales n'a pas écarté la possibilité d'un assouplissement du plafond de temps passé en téléconsultation pour certaines spécialités. Actuellement, ce plafond est fixé à 20% pour tous les médecins, alors que certaines spécialités comme la psychiatrie se prêtent mieux que d'autres à ce mode d'exercice. "Ce qui me parait important, c'est que l'exercice en présentiel doit être majoritaire", a déclaré Stéphanie Rist.

[Avec l'AFP]

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