"Cela fait plusieurs années que nous recevons des demandes pour financer des expérimentations de régulation dentaire au niveau du Samu, tout particulièrement dans les Deux-Sèvres", rapporte Jérémy Atalaya, chargé de mission à la direction de l'offre de soins à l'ARS Nouvelle-Aquitaine et référent régional Urgences et soins non programmés, qui a suivi l'expérimentation de près. Quand ils ont commencé à en parler, ils savaient, explique Jean Desmaison, chirurgien-dentiste régulateur à Niort et ancien président de l'URPS des chirurgiens-dentistes de Nouvelle-Aquitaine, que "la régulation existait déjà en Isère", mais leur demande de financement visant à mettre en place une expérimentation n'aboutissait pas.
L'idée d'une régulation dentaire date donc "d'avant même l''article 51'", se souvient Farnam Faranpour, médecin urgentiste et responsable du service des urgences de l'hôpital de Niort : "Lors de la création de la région Nouvelle-Aquitaine, nous rencontrions une grande difficulté de régulation et d'accès aux soins sur notre territoire." En effet, de nombreux patients à la recherche d'un praticien appelaient alors la régulation. "Le nombre d'appels était tellement important que cela faisait sauter notre système de téléphonie", rapporte-t-il. Une époque "horrible" aux yeux de Jean Desmaison qui, à l'époque, assurait des permanences dentaires : "Nous croulions sous le monde, et souvent pour pas grand-chose. Il fallait trouver une solution dans un département fortement sous-doté car nous n'arrivions pas à suivre." Ce qui menait à une vraie "perte d'efficacité". Le praticien était donc débordé, notamment dans les départements déficitaires en professionnels comme la Dordogne et les Deux-Sèvres.