Malgré la reconnaissance du service rendu par les centres de santé et MSP participatifs, ce modèle peine à se développer en France du fait d'un modèle économique dont les spécificités ne sont pas couvertes dans le cadre conventionnel. En effet, ces structures font face à une double contrainte financière :
- d'une part de moindres ressources, du fait d'une activité médicale moins rémunératrice (consultations plus longues, contribution des médecins aux actions de coordination et de participation, portefeuille d'activités moins rémunérateur avec peu de médecine spécialisée ou de soins dentaires) ;
- d'autre part des charges plus élevées, en raison d'un besoin en personnel et locaux plus important pour assurer les activités d'accueil, de médiation, de coordination et d'accompagnement collectif, par ailleurs non prise en charge par l'Assurance maladie.
C'est pourquoi les ministères des Solidarités et de la Santé et de la Cohésion des territoires veulent encourager le développement de cette offre de santé participative, en débutant par une première phase d'expérimentations d'une durée de 2 ans, soutenue par un budget d'un montant total de 24 millions d'euros.
Elle permettra de tester en conditions réelles le modèle économique de ces structures afin d'atteindre un équilibre financier pérenne et soutenable, nécessaire pour leur développement.
Dans le cadre de la déclinaison de la mesure 27 du Ségur de la Santé portant sur la réduction des inégalités sociales de santé, un appel à candidature national est lancé pour la mise en place d’une expérimentation des maisons et centres de santé participatifs. Cet appel à candidature s’inscrit dans le cadre d’une expérimentation nationale article 51.
L’expérimentation concerne les MSP et centres de santé pluriprofessionnels implantés dans un Quartier Prioritaire de la politique de la Ville (QPV) ou à proximité (Quartier Vécu). Celles-ci doivent être ouvertes à tout public et pratiquer obligatoirement le tiers payant et les tarifs opposables, et de préférence le tiers payant intégral. Une file active en médecine générale de 1 000 patients est requise pour prétendre à l'expérimentation.