Après près de trois ans de travail et réflexions, le centre de santé participatif du Blosne, quartier prioritaire de la Ville de Rennes, a ouvert ses portes ce 8 mars. Il compte quatre médecins généralistes, une sage-femme, une orthophoniste et un infirmier d’éducation thérapeutique, mais aussi deux coordinatrices, une accueillante et une médiatrice de santé. Objectif ? Travailler en équipe en mettant en place une approche globale de la santé pour répondre au mieux aux besoins des habitants de ce quartier sous-doté en médecins (6,1 pour 10 000 habitants contre 13,4 à l’échelle de la ville entière), dont près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.


L'équipe du centre de santé participatif de Rennes - Photo : Antoine Chaudet

En plus des consultations, l’équipe propose également une médiation en santé, des activités collectives (ateliers d’éducation thérapeutique, sorties marche…) et un café-accueil. "Ainsi, un habitant peut venir pour un rendez-vous, mais un autre va simplement passer pour être guidé dans ses démarches santé pour lesquelles il éprouverait des difficultés", explique Fanny Guillon, la coordinatrice du centre de santé participatif.

Vers la réduction des inégalités

Ce centre associatif – dont tous les professionnels sont salariés – a largement été débattu et pensé avec la population lors de la concertation santé menée par la Ville de Rennes en 2018. "Si l’an passé, la crise sanitaire a complexifié les interactions, un comité d’usagers va rapidement être constitué pour adapter, au fil de l’eau, les attentes et besoins des habitants, explique le Dr Elinore Lapadu-Hargues, médecin généraliste. Les faire participer, sans être toutefois dans une position descendante, est primordial et va permettre une meilleure prise en charge. »

La réduction des inégalités est aussi au cœur du projet : cela se traduit par le tiers payant systématique, le non-dépassement d’honoraires, mais aussi l’embauche d’une médiatrice en santé. Enit Tsela guidera ainsi les patients venus au centre de santé et sillonnera le quartier pour aller à la rencontre des habitants et les aider dans l’accès à leurs droits en santé. "Nous pourrons être amenés à détecter des problématiques diverses (promiscuité du logement, difficultés au travail, questionnements autour de la parentalité…) et ainsi réorienter les personnes sur d’autres structures", indique-t-elle.

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