Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024

                              

Source : RSMO

 

Le contexte

"Dans notre département, la Sarthe, comme dans beaucoup d'autres, nous rencontrons de grosses difficultés de démographie médicale. Cela est encore plus accentué dans notre ville, Le Mans, et particulièrement dans notre quartier. De plus, il y a de nombreux départs à la retraite qui ne sont pas remplacés", rapporte Jérémy Degroote, infirmier libéral et coordinateur du Réseau de Santé le Mans Ouest (RSMO), structure porteuse du dispositif Suivi à domicile conjoint des personnes invalides et/ou âgées par les médecins traitants et les infirmières. Selon les chiffres 2023 de l'observatoire régional de la santé, ce département de l'ouest de l'Hexagone ne compte plus que 645 médecins généralistes, soit 114 pour 100 000 habitants... contre une moyenne nationale de 149. "Nous avons été confrontés au départ à la retraite d'un de nos confrères qui avait beaucoup de patients âgés à domicile, dévoile Véronique Jaguelin, médecin généraliste au sein du RSMO. De plus en plus, nous nous sommes retrouvés avec beaucoup de patients sans médecin traitant qui se sont mis à la recherche d'un nouveau généraliste, dont ceux de la maison de santé." Cependant, les médecins de la MSP n'avaient pas la capacité d'absorber cette charge grandissante de patientèle. "Si jusque-là, ils avaient à coeur de se déplacer auprès de patients beaucoup plus dépendants, ils se sont retrouvés avec des difficultés de plus en plus récurrentes pour dégager du temps pour cette activité."

Face à ce constat, les professionnels de santé du RSMO ont réfléchi aux solutions possibles. "Nous étions démunis car il n'existait pas de protocole entre les infirmières et les médecins pour justement aider ces derniers à voir les patients à domicile. Nous nous sommes alors engouffrés dans le dispositif 'article 51' mis en place par le ministère", explique l'infirmier. En juin 2017, Véronique Jaguelin commence à écrire le projet "en décrivant une prise en charge à domicile pour ces patients. Comme il devait être terminé pour le mois de juillet, nous n'avons pas eu beaucoup de temps. Deux ans plus tard, nous avons eu l'autorisation de démarrer cette expérimentation", raconte la médecin généraliste. C'est ainsi qu'est née l'expérimentation Suivi à domicile conjoint des personnes invalides et/ou âgées par les médecins traitants et les infirmières. Si le projet a été rédigé pour répondre à une problématique locale, l'objectif est bien de le rendre reproductible à une échelle beaucoup plus large.
 


 

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