Un médecin ou un chirurgien-dentiste ne peut avoir recours à des procédés publicitaires, selon leur code de déontologie, et ils ne peuvent exercer dans un local auquel l'aménagement ou la signalisation donne une apparence commerciale. Un chirurgien-dentiste salarié d'un centre de santé a ainsi été condamné à un blâme par le Conseil national de l'Ordre des chirurgiens-dentistes en raison de la signalisation apposée sur la façade du centre de santé dentaire : trois enseignes de grande taille, pour certaines lumineuses, visibles depuis un carrefour giratoire très fréquenté, accessible par quatre axes routiers dont certains desservent des cabinets de chirurgiens-dentistes à l'origine de cette plainte.
Saisi en dernier recours, le Conseil d'État, dans un arrêt du 26 octobre 2023, a annulé la condamnation de ce praticien après avoir rappelé que "l'ouverture d'un centre de santé n'est pas subordonnée à son inscription au tableau de l'Ordre auquel appartiennent les praticiens qui y exercent". Et d'en déduire qu'il n'est pas soumis aux obligations fixées par leur code de déontologie. Rappelons toutefois que selon l'article L.6323-1-9 du code de la santé publique, "l'identification du lieu de soins à l'extérieur des centres de santé et l'information du public sur les activités et les actions de santé publique ou sociales mises en oeuvre, sur les modalités et les conditions d'accès aux soins ainsi que sur le statut du gestionnaire sont assurées par les centres de santé. Toute forme de publicité en faveur des centres de santé, ou incitant à recourir à des actes ou à des prestations délivrés par ces derniers, est interdite".