Pourquoi un choix si spontané ? Par envie d'apprendre autre chose. "Les intervenants ont expliqué que, pour devenir coordinateur, il fallait suivre une formation certifiante en distanciel avec l'École des hautes études en santé publique (EHESP). À cette période, j'en avais ras- le-bol qu'on me propose en permanence des formations sur les plaies et la cicatrisation, dont j'avais largement fait le tour... L'idée de me former à une autre thématique m'a plu." Il se lance dans la coordination, sans trop se poser de questions, et, très vite, tout s'enchaîne. Avec la crise sanitaire, il doit mettre en place un centre de vaccination, recruter des professionnels, faire des plannings, des fiches de paie, gérer des conflits : autant de missions qu'il n'avait jamais effectuées auparavant et qui, dit-il, "m'ont oxygéné le cerveau et dynamisé à un moment où j'en avais besoin".
Pourtant, devenir infirmier représentait un rêve d'enfant, depuis ses 9 ans et sa rencontre avec l'infirmier de sa grand-mère. "Je l'admirais. Il était grand et il avait une mallette de laquelle il sortait des seringues. Parfois, il m'en donnait une – sans l'aiguille – et j'avais l'impression d'avoir décroché un trésor ! La passion m'est venue de là et je n'en ai jamais démordu." Pourtant, son père pense à une lubie et reste persuadé que ce choix de carrière, dédiée le plus souvent aux femmes, va lui passer. "Vers 14 ans, il m'a même envoyé en stage chez un ami prothésiste dentaire, car il était persuadé que c'était la blouse blanche qui m'attirait. J'ai passé deux mois à peindre des dents ! Cela ne m'a pas intéressé, mais je n'ai pas abandonné mon idée de devenir infirmier." Et son père a lâché prise.