Les négociations conventionnelles interprofessionnelles ont démarré le 24 septembre dernier, avec un premier volet consacré à l’ACI CPTS. « Un bon dialogue et une vision partagée », s’est réjoui Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam, au sortir de la visioconférence qui a regroupé une cinquantaine d’organisations représentatives. De l’autre côté de la table – virtuelle cette année, Covid oblige –, les avis sont plus mitigés. Si beaucoup saluent la hausse de 50 % des crédits d’amorçage et l’accompagnement renforcé des porteurs de projets, ils sont nombreux à émettre des réserves au sujet de la nouvelle mission dédiée à la réponse aux crises sanitaires et de l’évolution de la mission socle portant sur les soins non programmés. Car si la Cnam a réaffirmé son souhait de booster le déploiement de ces structures, plusieurs questions restent en suspens : quelle coordination entre les différentes CPTS sur un même département ? faut-il une gestion uniformisée ? comment jongler entre les financements soins non programmés des CPTS et ceux des médecins ?...

 

Karen Ramsay
Karen Ramsay, rédactrice en chef © M.S.

 

C’est peut-être là, dans cette dualité entre le monoprofessionnel et le pluriprofessionnel, que réside le nœud des conflits… et un début de réponse. Prenons les chiffres : en juin dernier, la Cnam comptait 578 projets de CPTS. On est encore loin des 1 000 structures que le gouvernement souhaitait voir se déployer sur l’ensemble du territoire d’ici à fin 2022. Et la réalité du terrain le confirme : toutes les CPTS ne seront pas opérationnelles à cette date. Pourtant, les pouvoirs publics se veulent rassurants : l’objectif est de privilégier « la qualité à la quantité », précise Thomas Fatôme ; cet objectif n’est pas « un but obligatoire, plutôt une ligne directrice », affirme pour sa part Sophie Augros, nouvelle conseillère médicale à la DGOS.

Pour autant, ce chantier conventionnel constitue un premier pas vers une forme de révolution organisationnelle où chacun, selon sa profession et son territoire, doit s’engager individuellement dans le collectif. Et où la coordination pluriprofessionnelle autour du parcours patient doit prendre le pas sur les intérêts individuels et le travail en silos par activité. D’où l’importance de l’articulation entre ces discussions conventionnelles inter et monoprofessionnelle. Car l’objectif est bien de parvenir à ce que chaque acteur se sente entendu et écouté. Et que chacun ait suffisamment de latitude pour s’organiser selon les besoins de son territoire.

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