Jusqu’à fin 2023, tout semblait aller pour le mieux. "Notre pôle était constitué de cinq médecins traitants, dont trois à la maison de santé, indique à La Dépêche du midi, Helena Potier, psychologue et présidente de la structure de la santé. À la fin de l'année, un médecin a arrêté son activité." Le départ du praticien a fragilisé l'offre de soins sur le territoire, laissant 2.000 patients sur la touche, ce qui a exacerbé et cristallisé les tensions. "Ces patients se sont retrouvés sans médecin traitant. Ils ont dû se dispatcher parmi les médecins restants, et pas seulement à la maison, commente-t-elle. On s'est retrouvés avec une grande pression." Les médecins restants ne pouvant pas accueillir tous ces patients, une hausse de l'agressivité a alors été constatée. "Quand on refuse de les prendre, il y a un certain nombre d'agressions. Il n'y a en a pas beaucoup, mais les gens sont un peu affolés, affligés et en détresse. Il y a donc plus d'agressivité." De nombreuses "menaces verbales" ainsi que des réflexions et remarques "désagréables" ont été recensées, notamment à l'égard de la secrétaire médicale.  

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Mais pendant les fêtes de fin d’années, "un monsieur a menacé la secrétaire de revenir avec une kalachnikov s'il n'avait pas sa prescription qu'il exigeait, rapporte Helena Potier au journal local. On peut s'attendre à ce que ce soient juste des menaces, mais cela peut quand même faire peur." Lasse de ces "incivilités" de plus en plus répétées, l’équipe décide de riposter et elle a mis en place, depuis 8 janvier, "une organisation de soins", afin de continuer à recevoir les malades dans les meilleures conditions. 

Au total, la MSP a imposé dix mesures, la majeure partie rappelant essentiellement des "bonnes pratiques" et le comportement à adopter lors d'un rendez-vous et envers les professionnels de santé. Il est par exemple rappelé que "toute agressivité envers le personnel entrainera un refus de suivi" ; ou qu'une consultation est destinée à "un seul patient" ; ou encore que les remplaçants et les internes, méritent le même respect que n'importe quel médecin.  

Des "us et coutumes" à respecter pour que la maison de santé puisse les recevoir "dans les meilleures conditions", assurent-ils. 

 

[Avec la Dépêche du midi]

 

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