Pour lui, la Cnam et les syndicats poursuivent tous le même objectif depuis novembre dernier : provoquer un choc d'attractivité. "Si cela s'applique en décembre 2024 ou en janvier 2025 comme cela va être normalement le cas, il n'y aura aucun choc d'attractivité pour le médecin traitant, le médecin de famille." Il craint tout particulièrement, qu'à terme, les jeunes ne se détournent de cette profession, pourtant essentielle dans notre système de santé, et que le nombre de médecins traitants continue donc de diminuer. Pour lui, la principale préoccupation des pouvoirs publics est d'une tout autre nature. "Nous avons rencontré la ministre [Catherine Vautrin] ce matin, qui nous a dit que la préoccupation première aujourd'hui, c'est qu'au mois de mai, les agences de notation ne diminuent pas la note de la France. Pour le président des Généralistes-CSMF, tout est encore possible. Nous avons encore des réunions bilatérales, la séance d'aujourd'hui était simplement une étape, une synthèse des différents focus." Même constat d'Agnès Giannotti : "Nous avançons mais nous en avons pour encore au moins un gros mois de travail." La présidente de MG France se déclare de son côté "attentive" pour la suite de ces "pourparlers". "Le chemin va être compliqué, il y a beaucoup de choses qu'il va falloir regarder en détails. Les bilatérales vont nous permettre d'affiner les (multiples) sujets. Je pense que nous allons avoir pas mal de boulot mais nous sommes prêts à travailler.”
Même son de cloche pour Thomas Fatôme, directeur général de l'Assurance maladie, lors du briefing presse qui a suivi les négociations. "Nous avons encore du travail et nous devons montrer aux syndicats que nous avons mis des choses substantielles sur la table."
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En revanche, la déception est grande pour Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux de France (SML). "Les revalorisations auraient dû arriver il y a trois ans et nous ne savons même pas lorsque cela sera appliqué, nous n'avons pas de calendrier. Il faudrait que nous soyons collectivement responsables d'augmenter de 5% l'installation des médecins, de leur faire augmenter leur file active de 2%, de leur faire augmenter leur patientèle de 2%, de prendre en charge des ALD, et de l'autre côté, il faut que nous stabilisions le nombre de consultations moyen. Nous sommes franchement dans la quadrature du cercle", proteste-t-elle. Pour la médecin, il n'est tout simplement pas possible d'y arriver dans les territoires. "Que se passera-t-il alors pour les revalorisations ? Nous avons compris qu'ils souhaitaient mettre en place un calendrier très progressif, de façon à nous couper les revalorisations si on n'arrive pas aux objectifs, qui sont actuellement inatteignables !"
De son côté, Thomas Fatôme s'est félicité de cette séance jugée "intense et studieuse. Il y a eu beaucoup d'échanges et de questions et bien sûr, pas mal d'impatience." Il précise qu'il reste de nombreux travaux à poursuivre dans les prochaines semaines. "Nous avons fait des propositions fortes de revalorisation d'un certain nombre de consultations, notamment de celle de médecine générale à 30 euros." Trois sujets principaux ont été "sélectionnés" : transformation des modes de rémunération des médecins ; l'accès aux soins et son amélioration ; la qualité et la pertinence des soins. Fidèle à son leitmotiv, Thomas Fatôme a rappelé qu'il y aura "un accord sur tous ces sujets, ou il n'y aura d'accord sur rien".