Le centre de soins, créé par des diaconesses dans les années 1940, assurait, il y a encore quelques mois, cinq tournées le matin et trois l’après-midi. "Nous avions dix infirmières qui faisaient du domicile, se remémore-t-elle. À la différence des libérales, nous ne pouvons pas choisir ou refuser des patients, car nous avons une mission de service public. Ce critère est important pour la prise en charge des personnes qui vivent au bout de la vallée et dans les villages de montagne." Aujourd’hui, l’équipe est réduite de moitié et va encore perdre des effectifs. "À partir du 20 juin, nous ne pourrons plus faire que deux tournées quotidiennes. Et dès juillet, nous ne savons pas encore si nous parviendrons à en maintenir une par jour", souffle-t-elle.
L’équipe s’affaire à contacter les patients et leurs familles pour les prévenir de ce changement majeur et les inviter prendre leurs dispositions. Huit infirmières libérales se partagent la zone de Munster et des communes du bout de la vallée. Au moins une autre, qui quitte le centre de soins, va les rejoindre. Insuffisant, cependant, pour absorber toute la demande. "Les retours d’hospitalisation se font de plus en plus tôt, les médecins traitants s’appuient sur les soins infirmiers à domicile et les Ehpad du secteur ne prennent plus de nouveaux résidents par manque de personnel", constate Elisabeth Dietrich.
Pour répondre à ces besoins de prise en charge, le centre souhaite concentrer ses efforts sur l’offre de soins au cabinet, à destination des patients qui peuvent se déplacer. "Nous sommes en discussion avec les infirmières libérales du secteur pour redéployer la complémentarité de nos offres. Si elles envoient vers notre centre leurs patients qui peuvent être véhiculés, cela pourrait libérer quelques créneaux de domicile dans leurs tournées", espère la présidente. Rien ne garantit que cela suffira à assurer la nécessaire continuité des soins.