L’objectif : “Répondre aux besoins de santé de la population”. La solution : transformer les actuelles infirmières en pratique avancée en “praticiennes” en accès direct, dans de nouveaux domaines comme la gériatre. La proposition émane d’un rapport présenté ce mardi 29 juin par la députée Anne Chapelier, infirmière anesthésiste de profession, et députée (Agir ensemble) à l’Assemblée nationale.

En matière de “pratiques avancées”, la France a “entre 20 et 60 ans de retard sur les pays auxquels on se compare”, affirme la députée, dont les propos, rapportés par l’AFP, ont été repris notamment par France 24. Encore peu développée aujourd’hui, la pratique avancée, statut créé par la loi Touraine de modernisation de notre système de santé de 2016, permet à des infirmières d’exercer des missions et des compétences plus poussés, jusque-là dévolues aux seuls médecins. Ce qui leur permet d’accéder à un meilleur salaire et à plus d’autonomie… mais toujours sous la supervision d’un médecin.
 

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Il s’agit donc, estime la députée, d’aller plus loin et de s'inspirer du modèle "en vigueur dans de nombreux pays", notamment celui des "infirmiers praticiens", qui peuvent "intervenir en premier recours auprès des patients". Celle-ci plaide ainsi en faveur d’un champ d’action étendu des pratiques avancées à "la santé scolaire, la santé au travail et la gériatrie-soins palliatifs". Des disciplines où "la démographie médicale ne permettra pas de répondre aux besoins de la population", explique-t-elle.
 

Voir notre dossier sur la pratique avancée, mai 2019
 

Elle propose également la création d’une deuxième catégorie "d'infirmiers cliniciens spécialisés", dans le but de valoriser "l'expertise" de certains professionnels hospitaliers – par exemple en anesthésie, en chirurgie, et en pédiatrie – qui demandent plus de reconnaissance. D’autres métiers – comme les manipulateurs radio, les opticiens et les orthoptistes – pourraient également en bénéficier des pratiques avancées, précise Anne Chapelier, qui recommande une remise en ordre générale des cursus dans le secteur de la santé.

Elle préconise ainsi une "seule formation par profession", avec des diplômes alignés aux grades licence et master, via des conventions entre les instituts de formation existants et les universités, sous la seule tutelle des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur.

 

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