Les médecins libéraux se sont rendus ce jeudi matin au siège de l'Assurance maladie, Porte de Montreuil pour la quatrième - mais pas la dernière - séance multilatérale qui devrait clore les négociations conventionnelles. Alors que la Cnam avait dévoilé plusieurs propositions lors de la séance du 8 février dernier, celle d'aujourd'hui a repris ces mêmes propositions mais cette fois-ci en tenant compte des remarques et des modifications demandées, lors des échanges bilatéraux, par les syndicats libéraux.  

Si Thomas Fatôme estime ne pas être "loin d'une copie qui a une tête de version finale", les syndicats de médecins libéraux sont quant à eux plus mitigés. Pour Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, "ce n'était qu'une étape supplémentaire et il ne s'agit pas de la dernière, et heureusement d'ailleurs, déclare-t-il. Nous avançons, il y a une prise en compte progressive des demandes. De nouvelles propositions ont été faites sur la visite à domicile et la consultation longue mais aussi sur la visite aux horaires de permanence des soins." Pour lui, la Cnam a pris conscience qu'il fallait être vigilant sur les effets d'aubaine, qui font que de plus en plus de médecins généralistes choisissent d'exercer sans être médecin traitant. "Il y a une prise en compte de la nécessité de faire en sorte que pour un généraliste, il ne soit pas plus attractif d'aller travailler dans un centre de soins non programmés ou pour une plateforme de téléconsultation que d'être médecin traitant. Tout ça est positif."  

MG France, de son côté, semble être plutôt satisfait par cette quatrième séance. "Il y a des choses absolument nouvelles qui n'étaient pas présentes avant, dont certaines choses importantes que nous demandions, notamment la consultation longue (CL) de médecin traitant", confie Agnès Giannotti, sa présidente.  

 

60 euros la consultation longue

Définie à hauteur 60 euros et proposée sous la forme de deux consultations distinctes, l'une pour les personnes âgées de plus de 80 ans et l'autre pour les personnes en situation de handicap, la CL était une demande forte de plusieurs syndicats. "Cependant, le périmètre n'est pas à hauteur de ce que nous avions espéré. Nous en avions demandé quatre par an pour les plus de 80 ans, ça ne sera malheureusement pas le cas. Néanmoins, la proposition est intéressante puisqu'elle concerne les sorties d'hospitalisation, les patients hyperpolymédiqués… Ce sont de vrais sujets de santé publique", rapporte Agnès Giannotti.  

Si MG France souhaiterait étendre cette consultation longue aux patients plus jeunes ou sur d'autres sujets, mais comme le révèle sa présidente, "nous comprenons bien que nous ne pouvons pas avoir tout, tout de suite en une fois". Elle indique que la CL peut être facturée une fois dans l'année, mais qu'il existe cependant plusieurs points qui nécessitent plusieurs précisions. Par exemple, "le fait de travailler avec une IPA puisse être compté comme une consultation conjointe, cela serait intéressant car ce n'est pas comme une consultation de sortie d'hospitalisation".  

Concernant la CL, Luc Duquesnel estime qu'il y a encore du travail à faire, car "la complexité pour certains patients a bien été identifiée, mais de façon insuffisante. L'an dernier, on nous proposait deux consultations par an, là c'est une seule. Que faire lorsque nous avons un patient qui nécessite d'avoir plusieurs consultations très complexes dans l'année, je n'en ai le droit qu'à une, cela n'est pas possible." Pour lui, il faut encore affiner la proposition de la Cnam. "Nous allons continuer à travailler pour faire des propositions complémentaires et améliorer les choses." 

 

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