"Le SIDA se transmet par la salive ! Le cancer se soigne grâce à la naturopathie !"  En santé, les fake news ont la vie dure. Désinformation et complotisme, des sujets tranchants sur lesquels se sont penchés les experts sollicités par la fondation Ramsay Santé, hier, lors de la 7e édition des Rencontres prévention santé. Il faut la plus grande vigilance, sur les réseaux sociaux, mais aussi et surtout sur les journaux télévisés "qui restent les sources d'information privilégiées par les Français", assure Laurent Cordonier, directeur de la recherche à la Fondation Descartes.  

En effet, si les réseaux sociaux et internet sont souvent pointés du doigt comme étant des nids à fake news relayés par les plus jeunes, “il s’avère que ce sont les personnes plus âgées qui sont plus sensibles à croire aux informations sur Facebook ou Instagram, sans en vérifier la source”, explique le chercheur.   

Premier constat : en matière de santé, le médecin reste la principale source d'information pour 41% des jeunes. Un point sur lequel appuie particulièrement Laurent Cordonnier, même s'il tient à avertir sur les dérives des réseaux sociaux comme "l'autodiagnostic, surtout en santé mentale". Sur TikTok ou Instagram, de nombreux posts portent à confusion, et le chercheur rappelle que lorsqu'il s'agit de santé, "les réponses relèvent de la science. Pendant la période du Covid, on a aussi pu voir beaucoup de débats stériles à l'antenne entre des "anti-vax" et des médecins. C'est à ce moment-là qu'on a pu voir que l'âge n'influençait pas sur les opinions, mais que le niveau d'éducation avait en revanche, plus d'impact."  

 

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Description générée automatiquementSource : Ramsay Santé  

Pour le chercheur, le constat est simple : si les réseaux sociaux regorgent de fake news, les médias traditionnels doivent être plus vigilants, car les jeunes citoyens y accordent bien plus de crédit. 

7% des jeunes ne se sont "jamais fait avoir"

Interrogés par la Fondation Ramsay Santé, 31% des jeunes (15-29ans) avouent s'être déjà fait avoir "plusieurs fois" par une fake news, sans pour autant en dire davantage sur son origine. Si le chiffre peut sembler inquiétant, Violette Spillebout, députée du Nord, tempère sur la responsabilité des nouvelles générations dans la propagation de fausses informations. "La génération des adolescents d'aujourd'hui est la plus sensibilisée à la lutte contre la désinformation", assure-t-elle, insistant sur "le fait de [les] faire participer à l'information, pour les aider à développer leur esprit critique".  

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Description générée automatiquement Source : Ramsay Santé  

La lucrativité de la désinformation en santé n'étant plus à prouver, les experts présents lors de la table ronde ont aussi mis l'accent sur le complotisme auquel font face les industries médicales et pharmaceutiques. "Les Français ont toujours autant confiance en la science, mais c'est leur confiance en son usage qui ne cesse de diminuer", conclut Laurent Cordonnier. 

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