En régions
Depuis la mi-février, la CPTS participe au programme Cité éducative du 14e arrondissement de Marseille pour lequel elle remplit, jusqu’en août, deux missions de prévention en santé : un volet sur la malnutrition et un autre sur la petite enfance.
C'est la première CPTS marseillaise à avoir été labellisée, la deuxième des Bouches-du-Rhône et la troisième de la région Paca ! Créée dès 2018, la CPTS Actes-Santé est implantée au cœur des quartiers nord de Marseille, et couvre un territoire de 155.000 habitants correspondant aux 14e, 15e et 16e arrondissements de la cité phocéenne. Depuis en 2024, elle participe au programme national "Cité éducative", décliné depuis 2022 dans le 14e arrondissement, et porté par quatre institutions : la Mairie, la métropole Aix-Marseille, le ministère de l’Éducation nationale et la Préfecture. Au total, il existe cinq cités éducatives à Marseille.
L’objectif initial du programme est de soutenir des acteurs locaux et associations qui œuvrent pour l'éducation des jeunes dans les quartiers défavorisés, aussi bien lors du temps scolaire, périscolaire, qu’en dehors. Dans les quartiers nord, la “santé n’est pas une priorité”, explique Jessica Lavigne, directrice de la CPTS Actes-Santé et infirmière libérale depuis dix-sept ans dans cette partie de Marseille. Les personnes ont “d’autres soucis”, comme “se chauffer ou avoir de l’électricité”, ajoute-t-elle. Des publics qui souffrent, par ailleurs, de difficultés d’accès aux soins. Le reste à charge est encore trop important et ne permet pas d’accéder, par exemple, à des soins dentaires ou des appareils auditifs, et ce malgré la réforme du 100% Santé. Les personnes préfèrent ainsi parfois renoncer aux soins, faute de moyens financiers suffisants, poursuit-elle.
En participant à la Cité éducative, l'objectif pour les professionnels de la CPTS est de “dispenser des messages de santé à l’occasion de moments ludiques”, et non pas venir parler frontalement de santé, ce qui pourrait être perçu comme “moralisateur”, poursuit la directrice de l'organisation territoriale qui compte aujourd’hui 505 membres et 14 catégories professionnelles.
Le premier volet d’intervention de la CPTS est consacré à la lutte contre les mauvaises habitudes alimentaires. La mission consiste à intervenir directement auprès des enfants de CM1 et CM2 de l’école de la Busserine. Parallèlement, elle anime des “quiz cafés” à destination d’adultes, en partenariat avec l’association Femmes, Familles, Font-Vert. Ainsi, “on touche à la fois les enfants et les parents”, commente Jessica Lavigne.
À l’école de la Busserine, les professionnels de la CPTS animent cinq ateliers de 50 minutes directement dans les classes, en présence de l’enseignant. “On tente de les alerter sur les produits trop sucrés ou trop gras”. Il s’agit par exemple de leur faire dessiner une “assiette idéale” et de voir avec eux ce qui ne va pas dans les aliments choisis. Une autre séquence consiste à les sensibiliser contre la publicité alimentaire en leur expliquant la véritable composition des produits.
Pour les adultes, les quiz cafés sont des jeux de questions et réponses sur des thématiques alimentaires, dont la première session consacrée aux boissons a eu lieu le 16 février dernier. Objectif : mettre en garde, par exemple, contre l’abus de boissons sucrées, la consommation excessive de thé et de café, etc. Six ateliers sont prévus jusqu’en juillet sur des thèmes comme “Manger bouger” ou “Le gras, c’est la vie”.
