"La réglementation relative aux centres de santé exige que ces structures d’exercice coordonné dispensent en premier lieu des soins de premiers recours […]." Un arrêté   de 2018, probablement méconnu de lu maire de Sallèles-d’Aude. Dans la commune de presque 3.000 âmes, tout était prêt pour accueillir un rhumatologue. Tout, sauf l’approbation de l’ARS, qui refuse de "valider l’arrivée de ce spécialiste avec un numéro finess […] indispensable pour passer convention avec la CPAM, et permettre aux patients d’être remboursées", s’agace Yves Bastié, maire de Sallèles-d’Aude auprès de nos confrères de La Dépêche du Midi. Il faut dire que l’élu négociait depuis plusieurs mois maintenant pour faire venir le rhumatologue dans la petite ville. Dans un contexte de difficultés d’accès aux soins et de longs délais concernant les prises de rendez-vous avec des spécialistes, le maire avait décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Le professionnel de santé, favorable à des consultations hebdomadaires devait intervenir chaque mardi, "puis nous envisagions de monter à deux ou trois jours par semaine, en vue d’un transfert total de son cabinet à Sallèles", explique l'édile, qui souhaitait faire salarier le praticien par la collectivité.  

Un projet sapé par l’ARS Occitanie qui a informé la collectivité qu’elle ne validerait pas la salarisation du professionnel, en cause : la ville de dispose pas de médecins généralistes salariés. "Le principal obstacle est l’absence de médecin traitant pour assurer les consultations", indique l’Agence régionale de santé à La Dépêche du Midi, précisant que "la mairie avait d’abord envisagé de salarier un médecin ayant la spécialité de chirurgien mais, malgré l’appui de l’ARS, il n’a pas souhaité s’engager dans un cursus de changement de spécialité visant à devenir médecin généraliste". Côté mairie, la décision, issue d’une réglementation nationale sur les centres de santé, a tout de même du mal à passer. En effet, deux mois de rendez-vous avaient déjà été pris avec le rhumatologue…. Une douche froide pour le maire, le praticien et les patients. "Le médecin est catastrophé, et il va falloir recontacter toutes les personnes qui avaient déjà pris rendez-vous en mai et en juin", déplore Yves Bastié. De son côté, l’ARS se dit toujours attentive à la situation de Sallèles-d’Aude et garde "sa porte ouverte" pour suivre le dossier et faire progresser l’accès aux soins. 

[Avec La Dépêche du Midi

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