Article publié dans Concours pluripro, mars 2025

 

C’était une première pour la CPTS Bobigny-Bondy ! Une journée qui a réuni, le 8 février dernier, les professionnels adhérents et les partenaires du territoire pour parler de dépistage, de promotion de la santé et de prévention, à travers divers sujets de santé publique : risques cardiovasculaires, anémie, troubles du développement, douleurs… L’occasion aussi de mettre en avant les nombreuses initiatives portées par la Maison de la prévention, de l’obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires, ouverte par la CPTS en mai dernier*. Dans cet espace d’échanges, d’informations et d’activités – le premier du genre en Île-de-France –, les professionnels de santé "donnent des clés aux usagers pour mieux gérer leur capital santé au quotidien et rester en bonne santé", a précisé Mathilde Moysan, sa directrice.

Tables rondes, présentation d’outils innovants, ateliers pratiques et interactifs… La journée, "riche en contacts, en opportunités et en solutions pour [la] population", a précisé Oldhynn Pierre, conseillère municipale déléguée à la santé et à la prévention des risques à la ville de Bondy, va permettre de "cibler les éléments importants pour notre territoire, qui doivent être travaillés avec les professionnels de santé", a ajouté la sage-femme libérale. Par exemple, le projet de "bus de prévention" créé avec le centre municipal de santé de Bondy et diverses actions visant à rendre le territoire "attractif" pour les futurs professionnels de santé, a-t-elle ajouté.

Risques psychosociaux, prise en charge du traumatisme en premier recours, antibiorésistance en pédiatrie ou encore intelligence artificielle… La matinée – axée sur la prévention – a mis en lumière plusieurs initiatives portées par des professionnels de terrain et a proposé des ateliers (yoga, sophrologie, K-Taping, atelier culinaire, par exemple) à la cinquantaine de participants.

 

 

David Gruson, directeur du programme Santé à domicile à La Poste santé & autonomie, a ainsi détaillé comment l’IA pouvait être "un outil important sur le terrain de la prévention" qui peut avoir "une utilité dans certains domaines". Par exemple pour les diagnostics de soins de spécialité : "On va réactiver, dans le Tarn, des prises en charge en première ligne, avec de l’échographie miniaturisée auprès des médecins de ville (et contrôle par des spécialistes de l’hôpital). Mais aussi déployer un système d’IA, à Albi, pour l’interprétation de fractures sur une table de radiologie qui n’était plus utilisée (et contrôle par le radiologue). Dans l’Aveyron, où des mammographes n’étaient plus opérationnels, faute de radiologues, on construit un protocole qui permet aux sages-femmes de les utiliser, avec interprétation des images par l’IA et contrôle d’un radiologue… Tout ceci permet de recréer de l’accès aux soins."

Le programme de l’après-midi, orienté vers les dépistages, a évoqué les nouveaux traitements contre le diabète, les troubles du neurodéveloppement, le syndrome d’apnées du sommeil ou encore les pathologies pulmonaires. La journée – à laquelle Concours pluripro s’est associé – s’est clôturée par d’autres ateliers concernant l’activité physique (et notamment les gestes de self defense), l’initiation aux gestes de premiers secours ou encore la découverte de l’acupuncture.

Zoom sur 3 interventions lors des 12 présentations en tables rondes

Médecin généraliste et praticien hospitalier contractuel (PHC) à l’hôpital Avicenne, Marine Kabla a détaillé, lors de son intervention « L’anémie : des solutions face aux diversités étiologiques et zoom sur le parcours spécifique anémie ferriprive », le parcours Anémie ferriprive mis en place dans son service de médecine interne : « Dans le cadre de ce parcours, les médecins généralistes du territoire peuvent contacter le service via une fiche d’adressage qui sera mise à disposition prochainement. Ainsi, une fois les renseignements du patient fournis, ce dernier sera convoqué soit en consultation initiale, soit en hôpital de jour pour une perfusion de Ferinject, soit en hospitalisation de semaine ou traditionnelle selon les aspects cliniques. » Ce qui permettra, assure-t-elle, « de renforcer le lien avec les partenaires de ville et éviter des passages inutiles aux urgences ».

Plus d’infos : marine.kabla@aphp.fr

Il intervient, en tant que psychologue social dans le réseau Romdes (Réseau obésité multidisciplinaire des départements de l’Essonne et de la Seine-et-Marne) et à la Maison de la prévention. Barthélémy Bourdon Barón Muñoz est également le fondateur de Hajime AI, une start-up visant à changer durablement les comportements des patients et des professionnels de santé. « Quand un patient n’applique pas un traitement ou un conseil, on pense souvent qu’il manque d’information.

Alors, on explique, on répète, on insiste. Mais les études montrent que ce n’est pas ce qui fonctionne le mieux, a-t-il expliqué lors de son intervention sur “La motivation dans le soin”. On croit aussi que la santé est une motivation évidente. “Être en bonne santé, c’est important, non ?”

Pas pour tout le monde. Pour beaucoup, c’est un concept flou, qui ne déclenche pas l’action. Alors, comment faire ? En trouvant ce qui compte vraiment pour la personne… Un médicament n’a pas d’intérêt en soi. Mais si prendre son traitement permet à un grand-père de jouer au foot avec ses petits-enfants, là, ça fait sens. Un patient ne change pas pour “réguler son cholestérol” mais pour continuer à faire ce qu’il aime. C’est ce que démontrent les recherches en psychologie : cette approche marche mieux que les obligations ou la peur. Donc moins de discours sur la santé mais miser davantage sur la vie qu’elle permet de vivre. »

Plus d’infos : barthelemy.bourdon@hajime-ai.fr

Agressions, violences sexuelles, accidents, attentats, violences des parcours migratoires, violences domestiques… Les troubles de stress posttraumatique (TSPT) se traduisent souvent par 4 groupes de symptômes, a expliqué Thierry Baubet, chef du service de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie de l’hôpital Avicenne : la reviviscence, les stratégies d’évitement, l’hypervigilance et les émotions négatives (honte, culpabilité, tristesse, douleurs…). « Il y a un retentissement majeur des TSPT sur tous les pans de la vie, poursuit celui qui est également codirecteur scientifique du Centre national de ressources et résilience (Cn2r). Souvent les victimes n’osent pas parler... Or ces troubles se soignent, et chez l’enfant c’est urgent ! » Le centre régional du psychotraumatisme AP-HP Paris Nord, dont il est le responsable, propose donc une prise en charge globale – accueil, orientation et traitement – des personnes souffrant de TPST.

Plus d’infos : psychotrauma.avicenne@aphp.fr

 

1er épisode de la série "Concours pluripro à vos côtés !", réalisée en partenariat avec la CPTS Bobigny-Bondy, lors de sa première journée de la prévention

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