Santé au travail
Depuis le 13 mars, l’Assurance maladie redéploie sa campagne de sensibilisation aux signes évocateurs de l’insuffisance cardiaque, dont l’incidence progresse. Elle insiste sur le fait qu’un suivi chronique et pluriprofessionnel est indispensable.
Article publié dans Concours pluripro, avril 2023
À la radio, à la télé et dans la presse magazine, depuis le 13 mars, l'Assurance maladie remet sur le devant de la scène le personnage de mime, tout de rouge vêtu, qui était apparu cet automne pour sensibiliser le grand public aux symptômes évocateurs de l'insuffisance cardiaque (essoufflement inhabituel, prise de poids rapide, pieds et chevilles gonflés, fatigue excessive).
En France, 1,5 million de personnes souffrent de cette pathologie chronique et évolutive, et l'Assurance maladie estime que 400 000 à 700 000 personnes supplémentaires sont concernées sans le savoir… Favorisée à la fois par l'avancée en âge et le mode de vie (tabagisme, sédentarité, alimentation, etc.), la maladie devrait progresser de 25 % tous les quatre ans, selon une estimation de la Société française de cardiologie. Actuellement, l'insuffisance cardiaque est responsable de quelque 200 000 hospitalisations et de 70 000 décès chaque année. Pourtant, même les personnes diagnostiquées sous-estiment l'impact de la maladie sur leur santé.
Pour les autorités sanitaires, l'enjeu est double. Il s'agit d'informer le grand public sur les signes qui doivent alerter et d'encourager à consulter un médecin. Dans son communiqué de presse, l'Assurance maladie cite ainsi une étude qui fait apparaître que deux tiers des personnes qui présentent les quatre symptômes n'ont pas vu de cardiologue dans les douze derniers mois. De fait, le diagnostic est régulièrement posé à l'occasion d'une hospitalisation pour une décompensation cardiaque.
À la suite de la campagne de l'automne dernier, il est apparu que la connaissance globale de l'insuffisance cardiaque avait un peu progressé, notamment chez les seniors (les plus de 60 ans sont les plus touchés). Une étude d'impact menée après cette première vague de sensibilisation relève que 8 seniors sur 10 estiment que la campagne les incite à en savoir plus sur cette maladie, qui reste malgré tout trop peu connue. Seuls 13 % des sondés la citent spontanément parmi les pathologies cardiaques, un chiffre en légère progression par rapport à juin 2022. Pour autant, les signes évocateurs de la maladie sont relativement bien identifiés : la fatigue intense est mentionnée comme un signal d'alerte par 88 % des personnes interrogées, l'essoufflement inhabituel par 87 % et les oedèmes par 70 %. La prise de poids rapide n'est évoquée que par 37 % des seniors, mais à peine plus d'un quart des seniors citaient ce symptôme avant la campagne de la Cnam.
