Article publié dans Concours pluripro, avril 2023
Efforts physiques intenses, expositions au bruit, aux intempéries, aux produits chimiques… Les risques les plus souvent associés au travail dans les représentations sociales traditionnelles concernent majoritairement des hommes. Mais les femmes sont en première ligne en ce qui concerne les risques organisationnels et psychosociaux au travail. De ce fait, loin d'être protégées, les femmes sont majoritaires parmi les salariés atteints de troubles musculosquelettiques, qui, aujourd'hui, constituent de loin la principale cause de maladies professionnelles. C'est l'une des données mises en avant lors de la table ronde organisée par la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, le 12 janvier dernier, dans le cadre de ses travaux sur la santé des femmes au travail.
Preuve que le sujet commence à prendre le devant de la scène, quelques jours plus tard, le 27 janvier, c'est l'institut Santé Travail Nord de France qui a organisé un séminaire intitulé "Femmes au travail, sédentarité, facteurs de pénibilité et risque cardiovasculaire". Lors de ce séminaire, les données du rapport de l'Igas "Santé au travail-Santé publique" et celles de l'enquête Sumer "L'exposition des salariés aux risques professionnels" ont été présentées. Ils insistent sur les facteurs de risque au travail pouvant entraîner des pathologies cardiovasculaires , à savoir :
– les contraintes physiques et/ou d'activité physique : les efforts physiques intenses, le bruit (33 % des salariés se disent exposés, dont 9 % à plus de 80 dB), le travail au froid ou à la chaleur ;
– les contraintes organisationnelles : durée du travail élevée, intensité du travail, travail posté, travail de nuit ;
– le stress au travail induit par les risques psychosociaux ;
– les agents chimiques dangereux.