Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024
 

Sur cette question cruciale de la coordination entre les multiples intervenants médico-soignants et services sociaux autour des patients et tout au long de la vie, il faut commencer par rappeler une initiative mise en oeuvre avec succès au Danemark au milieu des années 1990 et rapportée dans la presse médicale internationale dès 1998.

Voilà près de trente ans, des general practitioners avaient souhaité optimiser la coopération/coordination entre les soins primaires qu'ils assuraient "en ville" et les services hospitaliers de leur environnement. Pour cela – et en partant d'initiatives individuelles de terrain –, ils avaient organisé une double fonctionnalité, d'abord à l'admission dans le secteur hospitalier, puis au moment du retour au domicile de chaque patient. Chemin faisant, des fonctions d'adviser (à qui il revenait de s'assurer que le malade arrivait dans un service hospitalier avec l'ensemble des informations pertinentes à son hospitalisation) et de coordinator (à qui il revenait de s'assurer que toutes les ressources étaient mobilisées en ville, afin que le retour au domicile du malade se passe dans les meilleures conditions) se sont peu à peu structurées. Ces fonctions d'adviser et de coordinator se trouvaient positionnées à l'interface ville-hôpital et étaient occupées par des general practitioners, soit à temps partiel, soit, à l'évolution, à temps complet.

Depuis lors, l'initiative*, apportant des résultats très positifs, n'a cessé de se développer, s'étendant à l'ensemble des régions sanitaires du Danemark et, au-delà, aux pays scandinaves voisins. La rémunération de ces general practitioners avait été, depuis l'origine, assumée par les établissements hospitaliers ou par l'instance sanitaire régionale (l'équivalent de nos ARS).

 

Ratio 1/1 contre 1/40

Pour autant, cette fonction cruciale de coordination entre les divers intervenants autour du patient n'a pas vocation à être dévolue aux seuls médecins généralistes. On a vu qu'en Australie par exemple, ce sont opportunément différents professionnels, infirmières, physician assistants, travailleurs sociaux ou autres qui, selon leur tropisme personnel, se chargent des multiples aspects de la coordination.

Il y a aussi la spécificité des case managers qui sont apparus voilà plusieurs années dans les organisations de soin de type Managed Care aux États-Unis et aussi en Nouvelle-Zélande. Leur action positive auprès des patients, en particulier au bénéfice des patients âgés isolés et polymédiqués, est avérée, dès lors qu'ils travaillent en équipe avec les autres soignants impliqués ; une publication néo-zélandaise récente souligne cependant la très grande diversité des activités incluses sous la formule de case manager et la nécessité vraisemblable d'y apporter des clarifications.

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