Favoriser l’accès aux soins des plus démunis et réduire les inégalités sociales. Voilà ce qui anime Hada Soumare. La tâche paraît immense, presque une gageure. Par où commencer ? Comment s’y prendre ? Dès la fin 2018, l’infirmière, à l’époque salariée du centre médicosocial Le Cygne à Saint-Denis, réfléchit à une action d’aller vers avec deux autres acteurs, alors tous deux aussi Dyonisiens : Marie-Anne Mazoyer, cheffe de projet "accès aux droits et aux soins" à la Ville, et Yassine Ennomany, infirmier libéral.

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Le trio imagine une permanence santé infirmière dans l’un des foyers de travailleurs migrants de Saint-Denis, où les premiers travailleurs d’origine subsaharienne sont arrivés dans les années 1970. Les résidents de ces structures cumulent souvent vulnérabilité économique et sociale et sont très peu acteurs de leur prise en charge médicale. Hada Soumare les connaît bien : elle a consacré un mémoire au dépistage du cancer colorectal chez les hommes soninkés vivant en foyer.

 

Explorer l'historique de vie et médical

La permanence s’invite au foyer Siqueiros, non rénové, qui compte le plus d’hommes de 65 ans et plus. De façon hebdomadaire (puis bimensuelle), deux IDE - au départ Hada Soumare et Yassine Ennomany) accueillent pendant 2 heures, un par un, les résidents qui se présentent, qu’ils soient officiels ou officieux (sur-occupants). Autour d’un questionnaire, ils explorent son historique de vie et médical. Ils lui proposent de se peser, de prendre sa tension, de se voire remettre un kit de dépistage du cancer colorectal. 

Il ne s’agit pas ici de “créer des lieux de soins alternatifs, mais de faciliter l’accès aux droits et aux parcours de soins des résidents en levant les freins”, avertit l’infirmière. Des freins qu’elle a mis en évidence dans son mémoire : ils sont liés à des représentations sur les pathologies (le cancer est ainsi vu par certains comme une “maladie de blancs”), au parcours de dépistage (barrière de la langue, peur du jugement, fatalisme, etc.)

 

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