Installer un paiement en équipe de professionnels de santé en ville (Peps) dans le but de "soigner et maintenir en bonne santé la population d’un territoire, en particulier dans des zones caractérisées par une offre de soins insuffisantes ou par des difficultés dans l’accès aux soins". Derrière l’enjeu du projet d’expérimentation "Les soins primaires, c’est primordial", il s’agit d’ouvrir et d’exploiter des structures de soins primaires pluriprofessionnelles basées sur une approche au forfait.

L’arrêté publié au JO le 29 juin dernier, entérine deux spécificités par rapport au cahier des charges Peps, soit l’ouverture d’un nouveau centre de santé ex nihilo dans une zone sous-dense ou la mise en place d’un paiement au forfait dès sa création sans année blanche.

Un caractère innovant

En s’inspirant de l’activité de soins primaires en place en Suède depuis 2010, l’expérimentation innove en installant un parcours standard de prise en charge des patients qui intègre :
> l’orientation des patients en amont de la consultation en fonction de leurs besoins et symptômes grâce à un outil digital et/ou une infirmière d’orientation ;
> la délégation de tâches grâce à des protocoles de coopération déjà validés dans les régions ciblées, soit l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes (éducation thérapeutique par une infirmière Asalée, prescription et réalisation de vaccinations et de sérologies et remise de résultats par une infirmière, consultation infirmière en médecine du voyage, suivi, prescription et orientation par une infirmière de patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou une affection apparentée, prise en charge des infections  urinaires en première intention…) ;
> les dérogations de prélèvement et de réalisation des examens de biologie médicale simples ;
> la standardisation des processus médicaux pour les principales prises en charge et le suivi d’indicateurs de résultats ;
> l’utilisation croissante de la télépmédecine pour des prises en charge ciblées sans arrêt de travail (infections saisonnières, infections urinaires, renouvellement d’ordonnance, petite dermatologie… "Ces prises en charge représentent plus de 35% des actes de téléconsultation réalisés en Suède", indique le cahier des charges)

 

À titre d’exemple, cite le cahier des charges modifié, "la prise en charge de Mme X, 32 ans, 2 enfants en bas âge, [qui]se plaint de douleur et de brûlure croissante à la miction depuis 4 jours. Après journée de travail, elle clique sur l’outil d’orientation qui lui pose des questions détaillées sur ses symptômes. L’infirmière d’orientation analyse les symptômes de la patiente, lui proposer une téléconsultation avec le médecin généraliste pour le lendemain 13h et lui donne des premiers conseils selon le protocole. Avec le dosser de la patiente sous les yeux et le protocole adéquat, il vérifie les éléments clés, lui explique la prescription, les consignes à suivre pendant les 48h (notamment les motifs de consultation en urgence) et les conseils pour éviter les récidives. En fermant la téléconsultation, le MG envoie la prescription médicale de façon sécurisée ainsi que le compte-rendu rappelant les consignes/conseils. Deux jours après, Mme X reçoit un message lui demandant si elle va mieux et de contacter le centre dans le cas contraire".

 

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