De 3 ans à 3 ans et 9 mois. Un arrêté, publié hier au Journal Officiel, prolonge la durée de l’expérimentation Octave (Organisation coordination traitements âge ville établissements de santé) de neuf mois : elle se terminera donc le 30 avril prochain. Une prolongation qui permettra "d’ajuster le modèle à l’aune des enseignements du rapport intermédiaire", précise le nouveau cahier des charges. En effet, en février 2022, ce rapport d’évaluation intermédiaire "a permis de montrer l’intérêt et la pertinence de ce projet". L’équipe projet veut également continuer à "tester le parcours en exercice coordonné en l’ouvrant aux autres professionnels de santé libéraux tel que prévu initialement : les médecins généralistes et les infirmiers libéraux".
 

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Porté par les URPS Pharmaciens de Bretagne et des Pays de la Loire, cet article 51 mise sur l’anticipation de la prise en charge médicamenteuse du patient âgé, en amont et en aval de son hospitalisation programmée, afin de prévenir l’iatrogénie. Chez la personne âgée, l’Assurance maladie a estimé la prévalence des accidents iatrogéniques à 50 cas pour 1 000 personnes-années, dont 28 % sont considérés comme évitables… La majorité des erreurs ont lieu au moment de la prescription (erreur de choix du médicament, plus rarement de la dose, ou déficit d’éducation du malade) et du suivi du traitement (clinique et/ou biologique).. "C’est souvent un défaut de communication qui est à l’origine de ces problèmes, remarque Émeline Biron, chargée de mission Octave, interrogée par Concours pluripro en janvier dernier. Quand un patient doit être opéré, une rupture existe entre la ville et l’hôpital : interrogé sur sa consommation médicamenteuse, un patient peut oublier de mentionner certains traitements, notamment l’automédication. Il nous semblait nécessaire de créer un parcours permettant un accompagnement médicamenteux complet ville-hôpital-ville pour sécuriser le parcours de la personne âgée et prévenir ainsi ces risques."

 

 

Autorisée par arrêté du 23 juillet 2020, l’expérimentation propose une organisation innovante et coordonnée, reposant sur la continuité de la prise en charge médicamenteuse du patient, anticipée en amont de son hospitalisation programmée et optimisée en aval. "Octave attribue de nouvelles missions aux pharmaciens (libéraux et hospitaliers), soulage le médecin traitant et valorise le rôle de chaque professionnel intervenant dans le parcours", assure Axel Carde, pharmacien coordinateur de l’article 51.

L’hôpital de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) est l’un des treize établissements de santé à s’être lancé dans ce parcours de soins expérimental qui compte des bilans médicamenteux avec le pharmacien d'officine, avant et après l'hospitalisation. Pour transmettre le bilan médicamenteux à l’établissement de santé, ce dernier dispose notamment d’Hospiville, une solution numérique proposée par MaPui Labs, partenaire de cette expérimentation. Émeline Biron expliquait ainsi à Ouest France que dans ce parcours de soins, le patient pourra également bénéficier d’"un accompagnement à domicile de l’infirmière ou du kiné. Et [d’] un bilan médicamenteux, entre le pharmacien et le médecin traitant". Pour cela, l’hôpital travaille en partenariat avec la CPTS Côte d’Émeraude.
 

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