Coordination
16,6 % des hospitalisations chez le sujet âgé sont dues à une cause médicamenteuse. L’hôpital de Saint-Malo, comme 12 autres établissements de santé de Bretagne et des Pays de la Loire expérimentent Octave, un parcours de soins, entre ville et hôpital, en dix étapes pour éviter les erreurs médicamenteuses.
"Qui imaginerait les interactions entre un pamplemousse et de nombreuses molécules ?". Pour éviter les problèmes d’interactions médicamenteuses pre-opératoires chez le patient âgé, l’hôpital de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) est l’un des 13 établissements de santé à s’être lancé dans un parcours de soins expérimental : Octave (pour organisation coordination traitements âgé ville établissements de santé). Cette expérimentation "article 51" vise à sécuriser l'accompagnement médicamenteux des personnes de 65 ans et plus qui suivent plusieurs traitements ou pour qui une opération chirurgicale est programmée. En 2023, l‘Assurance maladie a estimé que chez les 65 ans et plus, la prévalence des accidents iatrogéniques est de 50 cas pour 1 000 personnes par an. 28 % de ces accidents iatrogéniques sont considérés comme évitables. Face à ce constat, "Bien sûr, il y a le dossier médical du patient. Mais il peut aussi oublier de prévenir lorsqu’il prend certains médicaments, voire certains aliments. Qui imaginerait les interactions entre un pamplemousse et de nombreuses molécules ? ", explique Émeline Biron, chargée de projet Octave, à Ouest France.
Pour améliorer le parcours de soins, l’expérimentation prévoit une prise en charge médicamenteuse ville-hôpital-ville. Octave comporte dix étapes : "deux bilans médicamenteux, avec le pharmacien d’officine, avant et après l’hospitalisation." Pour transmettre le bilan médicamenteux à l’établissement de santé, le pharmacien dispose notamment d’Hospiville, une solution numérique proposée par MaPui Labs, un partenaire de cette expérimentation. Dans ce parcours de soins, le patient pourra également bénéficier d’ "un accompagnement à domicile de l’infirmier ou du kiné. Et enfin [d’] un bilan médicamenteux, entre le pharmacien et le médecin traitant" poursuit Émeline Biron. Pour cela, l’hôpital de Saint-Malo travaille en partenariat avec la CPTS Côte d’Émeraude.
[Avec Ouest France]
