Article publié dans Concours pluripro, septembre 2021.

Tout au long de son expérience professionnelle et de sa vie, se former permet de s’adapter pour dépasser les événements et transformer essais et erreurs en réussites et innovations. Seul, entre pairs et plus encore en équipe pluriprofessionnelle et plurisectorielle, autour et avec les usagers, se former est une évidence. Mais comment, sur quelles thématiques, avec quels moyens ?
La crise sanitaire nous a forcés à nous réorganiser en urgence. En ville ou à l’hôpital, les professionnels ont réinventé l’accueil des personnes et des organisations de soins. Nous avons ouvert des centres dédiés puis des centres de vaccination. Nous nous sommes tenus informés quotidiennement des évolutions de la crise, et avons partagé notre bon sens et nos connaissances. Ministère, Cnam, HAS, Santé publique France, ARS, conseils départementaux de l’Ordre… Autant d’institutions qui ont collecté et diffusé de l’information. Qu’apprenons-nous de notre vécu ? Que formalisons-nous de ce savoir expérientiel ? Comment le confrontons-nous à la bibliographie ?
Le ministre de la Santé a lancé trois missions pour tirer les enseignements de la crise sanitaire. Julien Delpech, entrepreneur dans le secteur de la formation médicale, et le Pr Éric Vibert, chirurgien digestif et membre du groupe innovation de l’AP-HP, se sont ainsi vu confier, en juin dernier, une mission devant aboutir à la proposition de formations flash pour les professionnels.
Se former, c’est se donner les moyens de se déployer dans un monde volatil et incertain. C’est parcourir le cycle d’une démarche qualité propice à valoriser le travail en équipe. Qu’il s’agisse de mettre en œuvre une action de prévention de la santé ou un programme d’éducation thérapeutique, d’optimiser l’accès aux soins, de travailler sur des parcours complexes, la formation est une brique indispensable pour l’élaboration de projets pluriprofessionnels. De la formation initiale à la formation continue, apprendre, c’est aussi travailler ensemble, comprendre et reconnaître le champ de compétences de l’autre, faire équipe...
Mais quelles modalités de formation faudrait-il imaginer pour animer les territoires et nous adapter aux besoins spécifiques des usagers ? Et oserait-on aller plus loin encore, notamment en créant des espaces de formation communs au professionnel de terrain, au régulateur, au financeur et au législateur, dans ce souci de renforcer le décloisonnement du système de santé ?

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