Article publié dans Concours pluripro, juin 2023
 

Peps, pour projet Prévention environnement patients soignants. Portée par l'URPS chirurgiens-dentistes libéraux de Bretagne, cette expérimentation visait à proposer à des cabinets dentaires, entre 2019 et 2020, un accompagnement à la mise en oeuvre d'une démarche écoresponsable personnalisée et d'amélioration continue. Pourquoi ? Parce que "favoriser l'écoconception des soins est une démarche gagnant-gagnant face aux graves crises actuelles (écologiques et sanitaires), répondant aux quatre enjeux suivants : la protection de la santé de l'équipe soignante, celle des patients, celle de l'environnement et, ainsi, la santé des générations futures", précise l'URPS. Ainsi, huit cabinets bretons ont accepté de relever le défi d'intégrer à leurs pratiques des gestes et réflexions propres à maîtriser l'impact environnemental de leurs cabinets en réduisant les pollutions, les émissions de gaz à effet de serre ou encore le gaspillage des ressources, précise Carline Aulnette, chargée de missions à l'URPS CDLB : "L'idée était de faire accompagner ces volontaires par une chirurgienne-dentiste consultante – Alice Baras – pendant six mois."

Après un temps de sensibilisation et d'échanges entre praticiens, chaque dentiste ou cabinet a pu bénéficier d'une évaluation personnalisée de ses pratiques (impact écologique et santé au travail). Parmi les objectifs à atteindre, au choix : la sobriété énergétique, la démarche d'achat responsable, la maîtrise de la qualité de l'air intérieur, la gestion de l'eau, la gestion des déchets, ou encore le management et la communication à développer pour porter la démarche.

Marion Gendronneau exerce à Saint-Étienne-en-Coglès (35) en collaboration, avec deux assistantes dentaires. Elle s'est portée volontaire comme "praticien et cabinet pilote" du Peps pour "réfléchir à nos consommations et à leurs impacts sur notre santé et notre environnement", explique-t-elle, et "avoir un objectif commun pour l'ensemble de l'équipe de notre cabinet dentaire et ainsi renforcer l'esprit d'équipe (et permettre le bien-être au travail)". Mettre en place des petits changements au fur et à mesure, "ce n'est pas difficile", estime la dentiste : "Par exemple, il est très facile de s'organiser en cassettes, en rendez-vous longs, de maximiser le nombre de soins sous digue, de terminer les soins par une photopolymérisation sous glycérine, de supprimer les lingettes, les gobelets en plastique, d'aérer suffisamment les locaux, de veiller à éteindre les lumières… Mais il est plus difficile d'investir dans des produits dits écoresponsables, qui sont onéreux, d'obtenir toutes les fiches de données de sécurité ainsi que d'avoir le temps de toutes les lire et les comprendre." Ce qui a été plus difficile pour elle ? "Réussir à rendre acteurs l'ensemble des membres de notre équipe dans cette action. Car lorsque quelqu'un ne s'intéresse pas au projet, il ne peut pas changer ses habitudes et chercher une amélioration…"

 

Durabilité de l'équipe © URPS CDLB
Carline Aulnette (chargée de missions URPS CDLB), Dominique Le Brizault (président de l'URPS CDLB) et Alice Baras (chirurgienne-dentiste consultante du projet Peps), accompagnés des volontaires : Jean-François Ambard, Élodie Kernen, Claire Latreille, Janig Bruchier-Galerneau, Florent Brionne, Anne Le Brizault, Nadège Nouviale, Philippe Sacquet et Marion Gendronneau © URPS CDLB

 

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