Article publié dans Concours pluripro, mars 2024

La signature de cette charte symbolise "la concrétisation et la valorisation des engagements et des actions de onze établissements de santé pilotes*", affirme Anne Vidy, pilote des politiques et des actions de santé publique et environnementales à l’ARS Bretagne. Une charte, qui intègre "la gouvernance, l’hygiène, les fournitures maman-bébé, le processus d’accouchement, l’alimentation, la qualité de l’environnement intérieur et la qualité de l’environnement extérieur" et qui vise à "favoriser le bien-être des enfants, des parents et des professionnels de santé".

Si la charte a été signée en décembre 2023, le projet d’accompagnement des maternités bretonnes vers l’intégration des enjeux en santé environnementale a été initié dès 2022 dans le cadre d’un appel à projets des "1 000 premiers jours en Bretagne". Financé par l’ARS, il a été porté par l’association Objectif Santé Environnement (OSE), soutenu par le réseau Périnatalité Bretagne, et s’est structuré en deux phases. "D’abord, une phase de formation et de sensibilisation aux enjeux de santé environnementale proposée à toutes les maternités bretonnes sur cinq jours, puis un accompagnement spécifique de quatre jours pour 7 établissements et 2 centres périnataux volontaires", ajoute Anne Vidy. Pour la première phase, 19 maternités sur 22 y ont participé.

"Grâce à ce dispositif d’accompagnement et de formation (plus de 80 personnes), nous avons mis en place une culture commune de la santé environnementale pour tous, précise Carynn Palama, consultante en stratégie et experte en transformation collective au sein d’OSE. Nous avons créé les conditions de réalisation de l’autodiagnostic des pratiques et des besoins de chaque maternité afin d’identifier les actions prioritaires à implanter dans une approche sur mesure."


Signature de la charte entre Florian Vinclair (CGS Achats Santé Bretagne), Elise Noguera (ARS Bretagne) et Linda Lassel (réseau Périnatalité Bretagne) - crédit ARS Bretagne

 

Une charte, pour quoi faire ?

"La charte est un aboutissement, elle est aussi une ouverture", ajoute Carynn Palama. En effet, les établissements s’engagent à réaliser a minima une action par an. Ainsi, au sein de chaque structure, il existe des groupes de travail composés de différents acteurs : médecin, gynécologue, pédiatre, sage-femme coordinatrice, infirmière et auxiliaire de puériculture, hygiéniste, pharmacien, responsable RSE… Et pour que la charte vive, il faut l’animer. "Cette année, nous allons coordonner l’équipe d’animation de la charte composée d’une quinzaine de personnes, des référents des territoires de santé", précise Marie Dabouis, sage-femme et directrice médicale du réseau Périnatalité Bretagne.
 

Lire aussi : Développement durable : parler alimentation et santé dès les bancs de l’école


Respect des rythmes de l’enfant, réduction du plastique en salle de naissance, limitation des expositions aux perturbateurs endocriniens lors des échographies et du monitoring foetal, réduction de l’exposition au bruit et à la lumière directe des nouveau-nés... les actions sont multiples. "Cette charte a été coconstruite avec les acteurs du territoire, nous n’avons pas proposé d’outils clé en main mais avec eux, argumente Ragnar Weissmann, docteur en microbiologie, toxicologie et directeur scientifique chez OSE. Elle a été initiée, déployée, et va désormais s’ancrer. C’est une démarche collective, systémique et territoriale pour la Bretagne." Qui porte haut et fort la pluridisciplinarité et la coopération.

 

NOTE
*
GH Rance-Émeraude, GH de Bretagne Sud, hôpital privé des Côtes d’Armor, CH de Landerneau, de Ploërmel, de Lannion-Trestel, de Cornouaille-Quimper, de Guingamp et de Saint-Brieuc, et CHU de Rennes et de Brest.
RETOUR HAUT DE PAGE