De sa formation initiale en électroradiologie médicale à son poste de directeur de la santé publique à la mairie de Bagneux (Île-de-France) puis de président de CPTS, il en a fait du chemin ! Guillaume Vissio l'avoue : s'il a découvert les centres de santé "un peu par hasard", il est aujourd'hui convaincu que "c'est la meilleure façon de faire de la médecine coordonnée". À son arrivée à Bagneux en 2021 – après quelques années à l'hôpital d'instruction des armées Percy et au CMS de Gentilly –, aucune CPTS n'était en place. Le but étant de "travailler tous ensemble", les acteurs de terrain lancent alors la réflexion sur la création d'une organisation territoriale, conscients qu'il y avait des professionnels sur le territoire qu'ils connaissaient "tous de nom, mais sans vraiment savoir ce qu'ils faisaient", précise Guillaume Vissio. Habitué au travail collectif en centre de santé, il leur semble "logique" que ce soit lui qui l'anime...

 

"Prendre la lumière"

Le terme "leader" n'est pas vraiment utilisé en centre municipal de santé. D'ailleurs, Guillaume Vissio préfère le terme de "chef d'orchestre", car il est important, à ses yeux, "de faire émerger le meilleur de chacun dans un travail collectif et d'amener une certaine synergie". Si sa fonction de "directeur de la santé" lui confère une certaine légitimité, ce sont les autres professionnels qui lui offrent la légitimité de leader, explique-t-il. Manager ou leader, d'ailleurs ? "Pour moi, le leader n'est pas forcément un bon manager. Prenez le cas d'un dictateur, c'est quelqu'un qui a du lead, mais ce n'est pas un bon manager. Pour pouvoir porter une équipe, il faut être en mesure de se mettre soi-même en retrait et permettre à tel ou tel professionnel qui conduit un projet de prendre la lumière..." Guillaume Vissio privilégie donc une forme de leadership partagé où, "comme en musique, à certains moments, c'est la batterie ou la guitare qu'on entend davantage, en équipe pluriprofessionnelle, c'est parfois le kiné ou le pharmacien ou l'infirmière qui va prendre le lead sur un projet". Comme c'est le cas pour les protocoles de coopération cystite et lombalgie sur lesquels travaille la "jeune CPTS" où le flambeau du leadership est passé à d'autres... tout en restant vigilant, prévient-il, car en tant que président leader, "on a cette obligation morale de faire perdurer l'organisation".
 

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Le directeur du CMS vient de terminer une formation Pacte coordinateur de centre de santé et s'apprête à recruter une coordinatrice pour la CPTS qui sera également formée sur le Pacte CPTS. Se former, il y croit : "C'est indéniablement important parce qu'il faut être bien armé. Les CPTS et les centres de santé, ce sont des cultures et des approches de gestion différentes. Il faut donc avoir les bons outils !" En plus d'une "posture personnelle" qui offre à certains plus de "capacité et d'aisance" à ce poste, avoue-t-il... Il faut aussi que "tout ça, ça se cultive" : "Il faut des outils et avoir l'intelligence de se remettre en question continuellement. On ne naît pas leader. On peut avoir une facilité à le devenir, mais ça se travaille..."

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