Article publié dans Concours pluripro, septembre 2024
 

Votre centre de santé est ouvert depuis juin 2022. Comment se portent vos effectifs ?

Nous avons ouvert le centre avec trois médecins pour 75 heures de consultations de médecine générale par semaine, ce qui était plutôt une bonne offre. Mais ces trois professionnelles ont quitté la structure fin 2023 : la première a préféré faire des remplacements, la deuxième rencontrait des difficultés à gérer les cas complexes au point de ne plus en dormir la nuit et a souhaité arrêter, et la troisième a eu l'opportunité de s'impliquer comme cheffe de clinique à la faculté. Depuis, j'ai recruté deux autres médecins, dont une qui est partie après quatre mois car l'exercice ne lui convenait pas et que ce n'était pas le bon timing dans sa vie privée.

Quelles conclusions en tirez-vous ?

Je pense que la jeune génération présente une fragilité. Je constate également une appétence pour l'argent et pour un temps de travail limité. Dans notre CDS, avec des contrats à 26 heures par semaine, les médecins gagnent 3 700 euros net avant impôt. À l'origine, ils étaient payés à l'heure. Mais dès lors qu'ils dépassaient les 26 heures, certains comptaient les minutes supplémentaires. Ce n'est pas possible ! C'est d'autant plus blessant que je travaille, pour ma part, 55 heures par semaine, en étant salarié à mi-temps car le centre de santé ne peut pas supporter un temps plein. Nous ne sommes donc pas du tout sur le même niveau d'engagement. Depuis, nous avons rédigé un accord d'entreprise pour sortir du paiement horaire et privilégier un paiement au forfait jour, ce qui a apaisé les relations. Cette génération organise sa vie professionnelle en fonction de sa vie privée.

Lors des recrutements, je mets en avant la notion de projet de santé
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